NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SNK NEO GEO (8 et 16-bit)


Erreur 404 : la console que vous recherchez n'existe plus.

Robo Army

Robo Army

ロボアーミー
 

 Neo Geo

Développeur:
SNK

Editeur:
SNK
Genre:
Beat'em up

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
20.12.1991 Japon
20.12.1991 USA
02.1992 Europe
dur Difficulté:

94%Graphismes
90%Animation
90%Son
86%Jouabilité
82%Durée de vie

87%87%

Ils sont descendus dans la rue pour épancher leur colère. Ils veulent la peau du président et de tous les dirigeants. Leurs revendications simplistes se sont changées en cris de haine — tous leurs opposants doivent disparaître. Entendez-vous dans la capitale mugir ces féroces soldats ? Ils menacent, ils détruisent, ils ne réfléchissent pas mais la fourberie enhardit leurs cohortes. Cette bande sauvage sème la ruine et la peur, ouvrant une plaie à laquelle eux-mêmes sont insensibles. Ce sont des robots, une armée de robots.

Ils scandent des slogans de leurs voix synthétiques : De l'huile pour tous ! Libérez les grille-pains ! Et le plus effrayant : Donnez-nous vos cerveaux ou nous les prendrons de force ! On dit qu'ils n'ont pas de leader, qu'ils s'exhortent entre eux; pourtant, il doit bien y avoir quelque sombre individu derrière cette violence organisée. Ils se font appeler les... Hell Jeed !

Pour leur faire face, une autre armée de robots est envoyée. Elle se compose d'un humanoïde et d'une machine. Une armée à deux ! Le budget doit être serré. Mais Maxima et Rocky ont quelques atouts dans leurs manches pour mener la lutte contre leurs cousins barbares. Leurs poings d'acier leur permettent de venir facilement à bout de toute résistance. Curieusement, ils ont plus de mal à lever la jambe. Tout le monde n'est pas fait pour danser le cancan.

En dépit des quatre boutons de la Neo Geo, au départ, le coup de pied n'est attribué à aucun ! Pourtant il en existe trois types. Le premier est le classique coup sauté. Le second s'accomplit presque de la même façon, en appuyant sur le poing et le saut, mais simultanément pour ne pas décoller. Le troisième enfin prend la place des super pouvoirs une fois qu'ils ont été épuisés, c'est le bouton C. On suppose que SNK aura rendu ce coup difficile d'accès pour éviter d'y avoir trop souvent recours.

Notre commando de choc peut aussi ramasser des objets pour s'en faire des armes, cela va du membre arraché à la voiture abandonnée en passant par les traditionnels barils et barres de fer. L'originalité des choix est bienvenue, mais l'usage même est aussi restreint que dans les autres beat'em ups. En revanche, Rocky et Maxima disposent dès le début de 3 paires de super pouvoirs. On ne peut pas choisir lequel utiliser, ils sont exécutés par ordre de puissance, du plus fort au plus faible, ce qui oblige à une certaine stratégie. A pleine puissance, on a droit à de spectaculaires déluges d'énergie comme la Neo Geo sait si bien les faire.

Enfin, lorsqu'ils ne perdent pas des bras ou des recharges, il arrive que les ennemis abandonnent des gants POW. En prenant cet item, boum ! on se transforme en automobile... Boum ? Auto ? BOUMBO BOUMBO PETITE AUTOMOBILE, BILE, QUI PARAÎT SI FRAGILE, GILE, SOUS TON DRÔLE DE CAPOT, BOU-BOU-BOUMBO ! Dans le jeu on est quand même plus proche de GTA que de Boumbo, puisque cette transformation insolite nous procure l'invincibilité et permet de rentrer dans les ennemis, qui explosent au contact. C'est assez satisfaisant de rouler sur tous ces tas de ferraille.

Robo Army est un jeu néanmoins très encadré, un beat'em up dont la thématique futuriste cache une formule on ne peut plus classique. Hormis une séquence où l'on descend le long d'une corde (très différente de Battletoads, beaucoup plus pépère), le déroulement est linéaire et convenu. On démarre aux abords de la ville, dans une campagne-jungle familière aux jeux de guerre SNK. Les ruines, la décrépitude qui préfigurent le décor post-apocalyptique des niveaux urbains sont déjà tout autour de nous.

Au second niveau, on circule sur un tronçon d'autoroute devant les vestiges fumants de la métropole. Plus loin, un monceau de détritus nous barre l'horizon ravagé. On s'enfonce ensuite sous terre, dans une galerie inondée, là encore emcombrée d'empilements. La ville n'est plus qu'un immense dépotoir de ciment et de métal. On arrive enfin en centre ville, une courte traversée nous conduit au commissariat, lui est flambant neuf et ultra-moderne comme un vaisseau spatial. Après vient l'inévitable usine, un peu sobre par rapport au reste, au moins jusqu'aux machineries de la portion finale.

Le sixième et dernier niveau est le QG de Jeed. La façade vitrée d'un immeuble; une dernière ligne droite où l'on affronte un Best of des boss; le centre névralgique avec le chef des opérations, un Dr Wily version réaliste... Il y a une grande opposition, mais le trajet lui est bref. Arriver jusque là n'est évidemment pas de tout repos. Comme souvent sur Neo Geo, le mode Easy n'est facile que dans l'esprit insidieux de ceux qui conçoivent des bornes d'arcade.

Les robots troufions ponctionnent lentement mais sûrement notre énergie, certains (mini-)boss sont délibérément plus forts que d'autres. L'oiseau au plumage de métal, par exemple, au niveau 3, c'est l'arcade qui parle : « vous avez fait deux niveaux tranquille, faudrait voir maintenant à mourir plus vite pour laisser la place à d'autres clients. » Les mines errantes parlent la même langue. Cela dit, ce n'est pas le plus dur des jeux SNK. On est même surpris de voir à quel point on progresse bien. Le second joueur ici est un atout inestimable, même quand on joue seul...

La prise en main est rapide comme elle se doit. Mais c'est tout de même à ce niveau que l'on a des surprises, peut-être désagréables pour certains, nous éviterons de trancher. On a déjà parlé de la bizarrerie du coup de pied. Une observation plus générale est que l'on n'a pas tout à fait le même ressenti qu'avec un beat'em up en jouant. Les robots qui nous attaquent s'éliminent en un ou deux coups, on n'a pas besoin de les rouer comme on le ferait dans un Double Dragon ou un Final Fight. C'est pour ça aussi que l'on progresse mieux et surtout plus vite. C'est un beat'em up où les coups portent comme des tirs. La nana avait les yeux revolver, nous on a le poing shoot'em up !

Ce gameplay particulier, c'est bien entendu l'univers des machines qui le justifie. Les prises au corps se changent rapidement en désassemblage et concassage, les agresseurs agressés explosent en pièces détachées. Malheureusement, Robo Army ne pousse pas assez dans cette direction, les démolitions par étapes sont trop peu nombreuses, et il reste, sinon un beat'em up ordinaire, au moins un jeu d'action de combat. Imaginez s'ils avaient glissé quelques androïdes, des robots à visages humains, quelles scènes de destruction cela aurait pu donner ! En fait, Robo Army méritait vraiment une suite, plus que leurs jeux de combat n'en méritaient dix chacun.

Il faudra se contenter de ce qu'on a mais qui est déjà beaucoup, ceci grâce aux artistes de SNK. Ce sont eux, une fois encore, qui confèrent l'immortalité à la Neo Geo. Les couleurs unies des tuniques, rouge, bleu, jaune, ne sont pas très discrètes, c'est vrai, et les légions de robots ont tous la même tête. Mais il y a tout le reste !

A commencer par les magnifiques décors de fond. Les murs lacérés de fissures, les structures brisées, effondrées, l'amoncellement de dévastation... Au loin, la ville incendiée, rouge cendré sous un ciel pourpre, se consume. Dans la seconde moitié du jeu, la haute technologie avec ses surfaces impeccables et ses écrans clignotants présente un contraste cinglant. Mais dans le couloir lourdement sécurisé qui nous conduit, à la fin, au savant fou, la ville brûlante et assiégée fait une dernière apparition derrière les vitres polies, comme la fresque d'une immense mourante.

Robo Army possède certains des plus beaux décors de la console, qui n'en manque pourtant pas. Les boss eux ne sont pas tous égaux en beauté, ce qui ne les empêche pas d'éblouir. Le gorille, une merveille de design, est remarquable, et la référence à Strider plus que probable. Le cabriolet Transformer, qui aime à mastiquer les indésirables, est une autre rencontre impressionnante. Les graphistes s'essaient aussi à leur propre version du « robocop », avec plus ou moins de succès.

Le petit côté comique de certains boss nuit légèrement à leur prestation. Mais il faut se rappeler que SNK est moins sombre que leurs thèmes chéris guerre et apocalypse peuvent le laisser croire. Ce ne sont pas nos satanistes en herbe d'Alpha Denshi. Dommage aussi que l'animation aille parfois si vite que l'on en perçoive mal les détails. SNK sacrifie tout au rythme ! Non, pas tout : le style et la mise en scène flamboyants sont toujours prudemment épargnés.

Sans atteindre les sommets du graphisme, la bande son s'en sort très bien. Un usage pondéré des digits vocales, avec des insertions dans la musique du premier niveau et d'un autre, comme dans Sengoku, produit son petit effet. Le compositeur alterne électronique et rock, mais obtient les plus beaux résultats quand il mélange les deux, comme dans la tour, avec des pulsations industrielles dignes de Brad Fiedel. Les bruits de tôle des coups sont bien rendus, avec des vibrations sonores; ding ! dong ! bong ! on croirait taper sur des cloches.

Le gameplay expéditif de Robo Army n'est pas parfait, mais il a du bon, il permet d'avancer vite et de souffrir moins. La lassitude de la bagarre s'y dilue. On cogne, ca pète à tout va, on est heureux. En revanche, il déplaira certainement aux puristes, ceux pour qui les beat'em ups ne peuvent se jouer que d'une seule façon; alors même que c'est à cause de cette incapacité à évoluer et à s'améliorer que le genre a disparu. Tout le monde voudra quand même rester pour s'en mettre plein les mirettes. Robo Army applique un principe essentiel du retrogaming : perdre, tout recommencer et tenter d'arriver un peu plus loin, ne serait-ce que d'un ou deux écrans, pour voir quelle nouvelle merveille les artistes ont imaginé.

le 27 janvier 2019
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
Boîte du jeu
Version européenne



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 304x224
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15
16 | 17 | 18 | 19 | 20
21 | 22 | 23 | 24 | 25
26 | 27 | 28 | 29 | 30
31 | 32 | 33 | 34 | 35


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com