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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SNK NEO GEO (8 et 16-bit)


Certains jeux nous ont fait fantasmer. Dix ans après, quand le mythe s'écroule...

Magician Lord

Magician Lord

マジシャンロード
 

 Neo Geo

Développeur:
Alpha Denshi

Editeur:
SNK
Genre:
Action

Joueurs:
1-2P (alterné)

Dates de sortie
26.04.1990 Japon
1990 USA
12.1990 Europe
atroce Difficulté:

82%Graphismes
70%Animation
71%Son
85%Jouabilité
70%Durée de vie

72%72%

Magician Lord fut l'un des tous premiers jeux de la Neo Geo. Il peut même être considéré comme le premier, son nom étant si étroitement lié au lancement de la console de SNK. A l'époque, ses graphismes enchanteurs ensorcelaient tout le monde et lui réservaient les critiques dithyrambiques de la presse. On se prenait à rêver de pouvoir louer cette console de luxe, mieux, de la posséder un jour rien que pour jouer à ce titre sublime réputé infinissable. Plus de dix ans après, que reste-t-il de ce jeu mythique, longtemps réservé au seul plaisir de l'imagination ?

Magie Noire

La mission d'Elta, le magician lord, est de récupérer 8 livres de magie et d'éliminer un vil sorcier pour ramener la paix sur le royaume. Il y a autant de niveaux que de livres et chacun est protégé par un petit boss, de taille humaine, puis un gros boss, d'apparence inhumaine. Dans le dernier niveau il faut défaire tous les petits boss une seconde fois, avant d'affronter un Dieu de la Destruction décevant. Pour l'aider dans sa quête, Elta peut récolter des globes de couleurs différentes qui, groupés par paire, lui permettent de se transformer en homme-dragon, en ninja, en samouraï et trois autres.

La Beauté du Diable

Si Magician Lord ne vaut d'être joué que pour une seule chose, c'est pour ses graphismes. On est sur Neo Geo, une véritable "console d'arcade" qui laisse en matière d'image ses rivales la Super Nintendo et la Megadrive loin derrière. La résolution de la console est plus élevée que celle de ses consoeurs, dès les premières images on en est immédiatement convaincu par les graphismes fouillés et détaillés souvent sublimes. Mattez toutes les photos des downloads et osez ne pas être ébloui ! Ah, ces ciels qui semblent tout droit sortis de peintures, ces cohortes de monstres désarticulés, ces boss dantesques, l'architecture organique du couloir de l'enfer ! C'est beau à se damner !

Abracadasprites !

Cependant, tout n'est pas parfait et plusieurs points viennent noircir le tableau. Tout d'abord certains niveaux ne sont pas aussi forts graphiquement que le reste, le château par exemple est assez terne, les briques étant répétées inlassablement. Les plus beaux niveaux sont surtout les premiers. Ensuite, l'animation n'est pas à la hauteur. Elta a des mouvements assez mécaniques, il n'y a pas vraiment d'animations spectaculaires non plus et les décors ne sont pas très vivants. La seule vraie claque du côté de l'animation concerne la quantité impressionnante de sprites que la console parvient à réunir à l'écran sans le moindre ralentissement. Ca se voit et ça en jette.

Black Sabbath

Non, ce n'est pas Ozzy Osbourne qui a écrit la musique de Magician Lord, et ça se sent. A l'opposé des merveilleux graphismes, les musiques sont insipides. Aussitôt entendues, aussitôt oubliées, elles deviennent même quelques fois répétitives et agaçantes. Les bruitages ne sont pas plus mémorables. Ils soutiennent l'action mais guère mieux que ce qu'on entendrait dans un bon jeu 16 bits. Saisissantes en revanche sont les digit vocales du grand méchant de service qui vient débiter des phrases sans queue ni tête avant chaque big boss. La console en a clairement dans le ventre, ce qui est d'autant plus dommage que les musiques et les bruitages ne sont pas plus inventifs.

Neo Geo à l'Ecole des Sorciers

Un top 10 des jeux les plus durs ne pourrait pas se faire décemment sans la présence de Magician Lord en ses rangs. Sa difficulté est au moins aussi fameuse, sinon plus, que son esthétisme, et ce n'est pas volé. On dispose de continus, de 3 vies et Elta a deux petits carrés d'énergie qui peuvent monter jusqu'à quatre lors des transformations. Ca ne serait pas si mal si les monstres n'étaient pas aussi nombreux et aussi forts, sans parler de leur fâcheuse tendance à tirer des projectiles et à coller le train.

Il est impossible de trouver un coin tranquille, il y a toujours des monstres en groupe qui traversent l'écran avec intention de nuire. La résistance de nombre d'ennemis, comme les hommes-grenouilles ou les femmes-chattes (résultats d'incantations ratées ?) est nettement supérieure à celle du personnage principal, entraînant une disparition foudroyante des vies. La difficulté est si cauchemardesque que les concepteurs ont fait un choix pour le moins surprenant: on reprend exactement là où on meurt, que ce soit après un continu ou une vie ! Le principe d'une borne d'arcade en somme mais sans les pièces. Ca n'empêche pas pour autant de mourir à une cadence industrielle.

Plus ambigu, les niveaux sont en réalité très courts, comme si la difficulté n'était là que pour palier ce défaut. Les niveaux ont plusieurs passages qui mènent dans des lieux souvent inutiles, seul un passage permet de continuer à avancer. Par exemple dans le niveau Castle of Devils, en prenant la porte juste au dessus de l'entrée puis en avançant pendant quelques écrans à droite, on rencontre déjà le boss ! Le piège est d'aller se perdre dans le reste du niveau qui ne mène que dans des culs-de-sac. Avec de surcroît une maniabilité au joystick pas évidente pour un jeu de plates-formes, Magician Lord est vraiment un jeu redoutable. Il faut bien être un peu sorcier pour le finir.

Illusions

L'épreuve du temps, Magician Lord ne l'a pas très bien passé. Les graphismes des premiers niveaux ont toujours autant d'impact, mais leur dégradation dans les suivants est tout aussi notable et impardonnable. Tout le reste, excepté cette difficulté surhumaine n'est guère mémorable. L'action est finalement très banale, peu intéressante, peu impressionnante même, les attaques et les transformations étant assez plates. Par moments, on a presque le sentiment d'évoluer dans un shoot'em up: la difficulté, les superbes graphismes, les vagues d'ennemis, les gros boss et le manque de variété ne sont pas sans rappeler le dit genre. Au final, Magician Lord demeure un beau jeu, une habitude sur Neo Geo, mais pas un grand jeu.

le 29 juin 2002
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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