90%Graphismes 90%Animation 88%Son 81%Jouabilité 89%Durée de vie
85%85%
Non, mesdames et messieurs, le test du jour n'est pas un test ordinaire. Grâce à 1UP, vous allez pouvoir réaliser quelque chose que nous avons tous eu, à un moment ou un autre, une occasion de souhaiter: casser la gueule au testeur.
Vous avez bien lu ! Le testeur, cet imbécile vaniteux qui passe plus de temps à admirer sa prose qu'à renseigner objectivement. Le testeur, ce gros nul qui vous conseille des jeux pitoyables et vous convainc de passer à côté des meilleurs. Le testeur, cette parodie de journaliste qui a encensé ce que le milieu du jeu a produit de pire et parvient à trouver des défauts dans l'irréprochable. Le testeur enfin, ce critique à la manque qui passe le clair de son temps à jouer, se fait payer pour et n'est même pas foutu de produire un article en bon français sans que le ou la brave secrétaire de rédaction repasse derrière lui.
Pour tous ses méfaits, le testeur mérite un châtiment. Je propose donc un match entre vous, le lecteur enragé devant tant d'infamie, et un testeur au hasard, assez représentatif mais surtout pas bien costaud. Puisque évidemment il n'y aura pas de volontaire, ce sera donc moi, sanjuro, qui monterai sur le ring.
J'entends déjà, là-bas, dans la lumière au bout du couloir, la foule enivrée de violence. Allons, en avant ennemi lecteur, un combat nous attend.
— saaaaan-juuuuuu-ro ! Te voilà, dégonflé ! Est-ce que tu vas enfin me parler du jeu du jour ou est-ce que je dois d'abord t'exploser la tête ?
— Le-le-le-le le test du jour est Fatal Fury 2 de SNK sur Neo Geo. Cette suite est sortie en 1993, deux ans après le premier Fatal Fury, que nous avions testé en 2007. Il a la particularité d'avoir été rapidement remplacé par une version améliorée intitulée Fatal Fury Special. Peut-être parce que comme nous allons le voir, malgré ses 100 mégas, il propose peu de nouveautés remarquables par rapport au jeu original et on peut même dire que...
Trop de bavardage ! Vous donnez au testeur unSans plus tarder vous frappez le testeurVous bondissez sur le testeurVous attrapez le testeur etC'est le moment de votre coup spécial !Cela vous donne envie deVous en savez assez maintenant pour pouvoir balancer votre coup spécial Fatal Fury ! Ce sera celui deIl faut en finir ! Vous l'attrapez par
D'un coup de poing sec, vous fermez la bouche au testeur. Du sang et des dents giclent de chaque côté de son visage.
— ASSEZ ! Parle-moi du graphisme !
— Eh bien, il est mieux ! Je veux dire, il y a un progrès évident par rapport au premier jeu.
Inclinant le corps légèrement en arrière, vous étendez la jambe et décochez un coup de pied dans l'estomac du testeur qui l'envoie rouler à l'autre bout du ring.
— Ca ne m'intéresse pas tout ça. Donne-moi le nom des combattants !
— O-okay.
Vous vous jetez en avant, le coude heurtant avec force le crâne du testeur qui va s'écraser face contre terre, le nez cassé.
— Suffit ! Moi tout ce que je veux connaître c'est l'histoire.
— L'histoire ? Mais il n'y a pas d'histoire !
Avec un hurlement terrible, vous vous jetez sur le testeur et lui donnez un coup de tête dans la poitrine. Il tombe à la renverse, les côtes fêlées.
— Bats-toi, mauviette, et parle-moi de la musique.
— Quoi ? Commencer par le son ? Mais ce n'est pas réglementaire, il... *PAF!* Okay, okay.
Du tranchant de cette main qui a cassé un nombre incalculable de briques, vous frappez un grand coup sur l'épaule du testeur, qui pousse un hurlement tandis que celle-ci se déboîte pour pendre inerte à ses côtés.
— Continue ! Et il vaut mieux pour toi que ce soit intéressant.
— Euh...
Vous frappez des deux mains la tête du testeur avant de lui tirer les oreilles.
— Parle-moi d'autre chose, tu m'ennuies.
— Oui, oui, tout de suite !
Vous levez la jambe. Le testeur se protège avec ses bras, craignant un coup de pied, mais rusé comme vous êtes, vous abattez votre pied sur celui du testeur dans un craquement bruyant.
— Tu en veux encore ? Non ? Alors arrête de dire des âneries.
— Je... je vais essayer.
Nonchalamment, vous expédiez un coup de pied entre les jambes du testeur. Le visage rouge, il tombe à genoux en gémissant.
— Ca... ça... fait même pas mal !
— Ben voyons. Tais-toi ! Et parle !
— Nnnng...
Vous bondissez sur le testeur comme un bélier. Rien de tel qu'un bon coup de tête dans l'estomac pour remettre les idées en place et faciliter la digestion !
— Pe-petit... coin...
— Pas maintenant ! Poursuis ton test.
—
Votre genou vole droit dans les testicules du malheureux testeur.
— Est-ce que j'ai déjà frappé là ? M'en rappelle plus.
— Nnng! Nnng!
Une bonne bourrade envoie le testeur rouler tout au bout du ring.
— Euh, aah, euh, aah... yé la tête qui tourne.
Vos mains enserrent le cou du testeur et le soulèvent du sol. Son visage vire à la tomate mûre.
— J'attends !
— Nghmphpftttngngn...
— Comprends rien. Est-ce que je serre trop fort ?
— Kof! Kof! Je disais:
De vos mains puissantes et velues vous attrapez le testeur par derrière et serrez comme si vous teniez une orange géante. Il s'écroule le dos en accordéon.
— Je... tu... il...
Vous saisissez le testeur par le bras et le jetez en l'air. Avant de venir s'écraser au sol dans une explosion retentissante il a eu le temps de dire:
D'une main vous attrapez la tête du testeur et la cognez à répétitions contre le sol. Bing ! Bing ! Bong ! Bang !
— Oh, les zolies zétoiles ! Agagaga.
Vous empoignez les molets du testeur et en appui sur vos talons vous le faites tournoyer à bout de bras. Quand vous avez gagné suffisamment de vitesse, vous le jetez hors du ring. Son corps décrit une courbe, avant de s'écraser dans un projecteur. L'explosion qui en résulte le renvoie sur le ring, fumant.
— C'était joli, non ? Qu'est-ce que tu en penses ?
— Moi, tu sais, je ne pense qu'à une chose:
A la grande surprise du testeur, vous vous retournez et décampez. Mais dès que vous êtes assez loin, vous revenez en courant et vous vous jetez sur lui de toutes vos forces en hurlant. Tel un missile vous lui transpercez le corps, laissant un trou béant dans sa poitrine, qu'il regarde sans trop comprendre. Apparemment vous avez manqué de peu les organes vitaux.
Avec précaution, vous tirez de votre poche un vieux camembert dégoulinant que vous conserviez depuis votre petite enfance. Le nez pincé, vous l'avalez en quelques bouchées. L'effet ne tarde pas à se faire sentir. D'un puissant pet vous vous projetez dans les airs, retombant fesses les premières sur le pauvre testeur qui se couvre trop tard le visage.
Vous vous accroupissez les bras croisés et commencez à lancer les jambes en cadence, frappant durement le testeur aux chevilles, aux jambes. Il tombe, un bras à terre. Vos genoux s'accélèrent, le bombardant de coups. Complètement à votre merci, vous vous jetez sur lui et lui arrachez tous les cheveux d'un seul mouvement, avant de frotter son crâne énergiquement pour y révéler (incruster ?) une tache de naissance. Cela le ranime:
Vous joignez la base des mains, basculez les épaules en arrière et énoncez le fameux: KA-ME-HA-ME... AH ! vous jetez les mains en avant ! Rien ne sort, alors vous faites un bruit d'explosion, puis un bruitage de fusée avec votre poing dans les airs en courant vers le testeur. Vous vous jetez sur lui et, à terre, le bourrez de coups de poing en lui assénant chaque syllabe de votre KA-ME-HA-ME-HA.
La bouche ouverte, vous sautez sur le testeur et lui croquez l'oreille, puis l'autre, les joues, le nez. Quand vous en avez fini avec lui, il ressemble à Alfred Neuman (le visage de Mad Magazine).
Vous expédiez une gifle bien sentie au testeur, puis une autre, et ainsi de suite, accélérant le rythme à chaque fois. La dernière baffe, dans laquelle vous mettez toute votre force, lui décroche la mâchoire et l'envoie au tapis.
Vous sautez devant le testeur et vous vous lancez dans un enchaînement: uppercut, uppercut, coup de genou, coup de genou, direct du gauche, crochet du droit, direct du gauche, crochet du droit, coup de boule, coup de poing dans l'estomac, coup sur la tête avec les deux mains jointes. Eh, on dirait le code Konami !
Avec un hurlement effroyable, vous vous élancez dans les airs, jambe droite tendue, jambe gauche repliée en dessous et poings serrés. Votre semelle s'écrase sur le visage mou et dubitatif du testeur.
Vous jetez le poing en arrière, mais au lieu de frapper le testeur qui déjà se couvre le visage de ses bras, vous l'abattez au sol. Aussitôt un jet de flammes surgit du point d'impact et s'élance vers le testeur qui prend ses jambes à son cou, poursuivi par le Power Wave.
Vous vous agenouillez devant le testeur. Mais ce n'est qu'un subterfuge ! Vous l'attrapez par la taille, le jetez sur votre épaule, sautez 10 mètres en l'air en vous exclamant "Ooizuna Otoshi" avant de retomber sur le sol avec sa tête pour amortir.
Après vous être concentrez un peu (parce que ce n'est pas un coup facile), vous lancez à toute vitesse un grand coup de poing d'arrière en avant. Des courants d'air se réunissent et forment un violent cyclone, l'Hurricane Upper, qui emporte le testeur puis le rejette en l'air.
D'un grognement terrible vous sautez en avant, bras et jambes écartés, retombant de tout votre poids sur le testeur qui vous semble alors bien petit. "You were good, you fought well." Quoi ! Il est encore debout ?
De votre grosse mimine vous saisissez sa petite tête de pois chiche et le secouez comme un oeuf Kinder.
Après lui avoir donné un grand coup de pied aux fesses, vous le retournez en l'attrapant par les chevilles et le secouez comme un prunier.
Vos mains se referment sur ses poignets telles des manicles et vous l'écartelez à la force de vos biceps, faisant craquer ses articulations comme du vieux bois.
Vous l'empoignez par le cou et le secouez dans tous les sens comme une poupée de chiffon, en assénant de temps en temps un coup de poing dans sa face congestionnée, histoire de ne pas le laisser s'assoupir.
Les trois bagarreurs, Terry, Andy et Joe, quittent Southtown pour participer à une vague excuse de tournoi international dont le vainqueur sera élu l'homme le plus fort au monde. Si vous appelez ça un scénario, moi vous pouvez m'appeler Chuck Norris ! Alors qu'un gagnant se profile, un mystérieux individu décime, en marge du tournoi, les combattants du premier jeu qui n'ont pas pris part cette fois-ci: d'abord Michael Max et Hwa Jai, puis Duck King et Tung Fu Rue, et enfin Richard Myer (qui apparaît dans des cut-scenes comme barman), clamant qu'aucun d'eux n'est à la hauteur.
Tant d'injustice vous échauffe.
Les décors de Fatal Fury 2 sont tout à la fois plus affinés et moins chargés. A l'exception d'un ou deux niveaux, les spectateurs ont disparu. Le second plan a été déblayé pour profiter de la perspective scénique des paysages internationaux, où l'on peut voir, pour en citer quelques-uns, l'Ayers Rock australien, le district Dongdaemun de Séoul, les tours de la Sagrada Familia, le Tower Bridge de Londres et les visages des présidents américains sur le mont Rushmore. Cette vue dégagée lui réussit, changeant agréablement des quartiers étroits de Southtown.
— Y a autre chose qu'est différent. Mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus. Peut-être que si je le mets sur toi...
— Aouch ! C'est parce qu'il y a désormais trois niveaux mouvants, où le fond défile grâce à un scrolling: sur le train dans le niveau américain de Terry, sur un radeau dans celui japonais de Mai et en bateau avec Andy sur les canaux d'une ville italienne où se confondent Pise, Rome et Venise. Certains seconds plans bénéficient aussi d'une touche d'interactivité, panneaux destructibles ici, vélomotoristes gênants là, ou bien encore cordes électrifiées et rouages dangereux. Les sprites des personnages sont tous aussi plus beaux. Leurs postures en particulier sont plus naturelles avec des mouvements élancés. Quand ils frappent, on les sent vraiment qui tendent le corps et jettent leurs membres en avant.
— Comme ça tu veux dire ?
Fatal Fury premier du nom avait une faiblesse par rapport à son aîné Street Fighter II, il n'avait que 3 personnages jouables pour un total de 11 combattants. Ce qui, mon dieu, est un de moins que chez Capcom et bien trop peu pour qui souhaiterait leur tenir tête ! Cela leur servit de leçon. SNK comprit que, s'ils ne pouvaient pas encore faire mieux que Capcom, ils ne pouvaient pas se permettre de faire moins. Du coup, dans Fatal Fury 2, on se retrouve avec 8 personnages jouables et 4 "boss", exactement comme dans SF2.
— Des nooooms ! Donne-moi des nooooms !
— J'y arrive, ne me frappe pas ! Outre les deux frères Bogard et Joe Higashi, on ne retrouve que Billy Kane, toujours non-jouable, et Big Bear, le géant de service, qui n'est autre que Raiden sans son masque. Tous les autres sont des nouveaux et parmi eux, le plus célèbre est une demoiselle. Pas une petite demoiselle ordinaire, un vrai sex symbol, j'ai nommé Mai Shiranui ! Ah Mai, dans sa tunique rouge comme un désir violent, ses longs cheveux dégoulinant sur des courbes affolantes qui donnent envie de l'essayer dans toutes les positions (de combat). Quand elle bondit, sa poitrine voluptueuse tressaute avec elle dans d'admirables ondulations. On se laisse frapper ne serait-ce que pour en profiter.
— Ohé ! du calme !
— Erm. Pardon. A part Mai, il y a Cheng Sinzan, un Chinois bedonnant qui pratique le tai chi en chemise verte et bretelles oranges (ça calme, tout de suite !), Jubei Yamada, un vieux judoka, et Kim Kaphwan, un Coréen, évidemment expert dans son sport national, le taekwondo. Avec Mai, ce sont les deux nouvelles stars qu'on retrouvera souvent dans les jeux SNK suivants. Quant aux boss...
— On parlera des boss plus tard, j'ai les articulations qui me démangent, là.
Comme le graphisme, le son a été visiblement amélioré. Il y a beaucoup plus de bruitages et les voix digitalisées sont omniprésentes à chaque instant du combat sous forme de cris et de soupirs.
— M'en fous du son ! Je veux que tu me parles de la musique, de la MU-SIQUE !
— Les musiques, euh, voyons... elles sont plus nombreuses et font moins 16 bits mais ne sont pas nécessairement meilleures d'un point de vue esthétique. On pourrait même dire que la plupart sont anecdotiques; elles tombent sous le cliché des jeux à niveaux internationaux, où le compositeur s'intéresse trop au folklorique et néglige le mélodique, malgré des expérimentations avec les voix digitalisées (thèmes de Jubei, Joe et Laurence). Aucune d'elles ne cartonne autant que celle du combat final contre Geese Howard, même si on retrouve cette guitare électrique dans le thème de Raiden, inchangé, et dans celui très rock de Kim, la meilleure des nouvelles compositions avec le thème reposant de Mai. Bien sûr, Mozart est hors compétition ! Ma préférée ? L'écran d'entrée de ses initales !
— Nom de... Qui t'a demandé de me parler de ta préférée ?! RRRRAH !
— C'est qui le plus fort ? C'est qui le plus fort, hein, dis ?!
— C'est toi, lecteur, c'est toi ! Encore que... tu es loin de Billy Kane, Axel Hawk, Laurence Blood et Wolfgang Krauser.
— Euh ? Qui ça ?
— Les quatre derniers adversaires ! Billy Kane se sert toujours d'un bâton, désormais flexible, un peu comme un sansetsukon (un fléau à trois sections), et sa nationalité est plus franchement affirmée. Un boxeur blanc remplace le noir, peut-être pour limiter la comparaison avec Balrog, mais ce n'est pas gagné. Axel Hawk a du punch en tout cas et balance des crochets assez monstrueux. Quant à Laurence Blood, c'est un Espagnol comme son nom ne nous l'indique pas. Ce qu'il nous dit en revanche, c'est qu'il aime verser le sang, et pour cause, c'est un toréador. Il est faible comme il se doit, et on se fait une joie de mettre à mort le matador !
— Et Craseur?
— Krauser. Krauser, c'est une sorte de dieu vivant. Un Allemand chevelu et moustachu, vêtu d'une armure d'or et d'une cape, qui se bat dans une cathédrale avec un orchestre symphonique qui joue le Dies Irae du Requiem de Mozart dans le fond (que la bande son du film Cliffhanger venait de populariser l'année précédente). C'est l'apothéose! Carrément! SNK commence à comprendre l'importance d'en mettre plein la gueule du joueur, pas seulement en le rouant de coups mais en lui régalant les mirettes et les esgourdes. Samurai Shodown, quelques mois plus tard, sera la confirmation de cette brutale révélation.
— Bon, ça suffit maintenant !!
— Quoi ? Tu vas riposter ?
— Non, c'est juste le jeu: il est trop dur. Il y a quatre modes de difficulté mais SNK doit être ramollo du ciboulot parce qu'ils ne comprennent pas le sens du mot "Easy". Oui, ce mode-là est plus facile que les autres mais il n'est certainement pas facile. Pour terminer le jeu en voyant l'image de fin du vainqueur (accompagnée d'une réplique lancée par un acteur), il faut gagner tous les matches à la suite, peu importe le mode de jeu. C'est pour ça qu'il est si dur. Mais le pire reste les boss, du moins trois d'entre eux (tous sauf Blood): ils sont beaucoup trop forts ! Passé le mode facile, ils sont ingérables. Billy peut nous atteindre quelle que soit la distance qui nous sépare et ses mouvements sont inattaquables. Si l'ordinateur ne baisse pas volontairement sa garde, il est virtuellement invulnérable. Le boxeur n'est pas autant hermétique aux coups mais il est capable de produire des enchaînements extrêmement rapides. Quant à l'Allemand survitaminé, allonge terrible, coups surpuissants et prises rapides le rendent inapprochable. Lorsqu'un coup porte, on a l'impression que c'est parce que l'ordinateur nous laisse gentiment une ouverture plutôt que d'avoir trouvé une faille dans son jeu. Les techniques véreuses marchent moins bien, et c'est presque à regret.
— Et la jouabilité ? Tu ne veux pas que je t'en parle ? C'est tout de même important la jouabilité.
— Ben si, vas-y, mais fais vite autrement je te file un coup de poing qui va te faire remonter les testicules dans la bouche.
— ... Daccordcomprisjefonce. La jouabilité divise. Comme le reste, elle a subi des améliorations: on a désormais quatre boutons à disposition (pieds/poings faibles/forts), les coups spéciaux sortent un peu mieux, Andy a été tellement amélioré qu'il en est meilleur que Terry (sacrilège !) et on peut accomplir pas mal d'actions: appuyer sur C et D permet d'effectuer un coup violent qui expédie l'adversaire dans l'arrière-plan, A et B d'y sauter soi-même. Mais d'un autre côté, même assoupli, ce système de plans un brin balourd est toujours là. Et puis l'ordinateur enchaîne les attaques spéciales trop facilement, comme s'il appuyait juste sur un bouton. Le temps et la coordination de ces mouvements, auquel le joueur lui ne peut pas échapper, n'étant pas prise en compte, il y a un déséquilibre évident entre les deux opposants. Ses coups semblent en outre avoir la priorité sur les nôtres, comme s'il lisait nos manipulations sur la manette. On demeure très loin de la justesse des combats de Street Fighter II, et l'on s'en sort mieux en abandonnant les coups spéciaux pour se servir simplement des coups de base. Restent les Furies, une nouveauté pour faire basculer (en théorie !) l'issue du match. C'est un coup spécial, un peu plus compliqué et surtout pas moins difficile à sortir, qu'on peut exécuter quand la barre de vie clignote et la défaite est proche.
— Et tu appelles ça "foncer" !?!
On se moque de vous !
— Mais vas-tu conclure à la fin ?!
— Aaah, me secoue pas comme ça ! tu me fais tomber mes dernières dents ! Je vais être franc, Fatal Fury 2 est nettement plus engageant que son prédécesseur. L'agrandissement du tournoi et toutes les améliorations esthétiques jouent évidemment en sa faveur. Seulement, pour en arriver là, il a dû se rapprocher de la formule Street Fighter: les 8 combattants de départ, la mappemonde où l'on va à la rencontre du prochain combattant, l'apparition d'une Chun Li (Mai), d'un Honda/Blanka (Cheng) et d'autres. SNK n'arrive pas à se démarquer assez. Pire, ils échouent à reproduire le plus important: la jouabilité et le bon dosage de la difficulté. La première ne produit pas les mêmes plaisirs que l'illustre modèle, la seconde donne bien des soucis et décourage vite avec son mode Easy et son trio de massacreurs insultes au bon sens. On en viendrait presque, chose impensable, à regretter certains aspects du premier jeu avec son petit côté 16 bits maladroit.
— Et Fatal Fury Special ?
— Ce sera pour un autre test, celui-ci traditionnel, dans un futur lointain. En revanche, je peux t'annoncer que le prochain test, en mai, sera celui de... *PAF!*
— Oups ! Excuse-moi sanjuro, je croyais que tu avais terminé. sanjuro ? sanjuro ?? Ah ben je crois que cette fois-ci il a eu son compte...
il est K.O. !
Bravo, vous avez démoli le testeur ! Il saura maintenant qu'on ne peut pas impunément écrire n'importe quoi. Malheureusement, vous n'avez pas trouvé la fin cachée ! Serez-vous capable d'enchaîner les bons coups pour trouver la dangereuse et inutile conclusion à ce test ?
— Non ! Tu n'as pas encore gagné, lecteur-cogneur ! Il faut que je te donne le fond de ma pensée sur ce Fatal Fury 2. A deux ou tant qu'on ne prend pas les combats trop au sérieux, il est agréable. Son meilleur atout de game design par rapport à l'original est quand même d'offrir une liberté de choix de jeu de combat. La beauté de ses sprites et décors donne plaisir à y revenir et sont à mi-chemin entre le jeu d'arcade streetfighterien et le futur pugnace de SNK. Ce n'est pas encore le coup de maître espéré, mais ils sont sur la bonne voie. re-*PAF!*
— Tenace, le bougre. K.O., enfin !
Congratulations !! Vous avez démoli le testeur ET trouvez la fin cachée ! Terry vous salue de la casquette, Andy vous applaudit, Joe s'incline, Mai vous fait les yeux doux, Kim serre le poing, Jubei mange un biscuit, Cheng vous avance de l'argent, Big Bear klaxonne, Billy astique son bâton, Axel s'éponge les aisselles, Laurence est mort encorné par un taureau et Krauser est en extase devant vous. Victoire totale !