Les grands drames culminent parfois dans une fin sordide et Valis n'y échappe malheureusement pas. En 2006, des années après sa disparition, Yuko Aso réapparut. Nihon Telenet est au bord de la faillite, leur personnel a été considérablement réduit, comme bien d'autres ils sont en train de succomber à la crise qui a détruit les géants d'hier et refaçonne les paysages du jeu vidéo en une sorte de cité grise et ascétique. Pour pouvoir survivre, ils prostituent leur enfant. Sort alors Valis X (prononcé "cross"), un jeu pornographique à destination des ordinateurs japonais.
Triste ironie, c'est aussi l'année de son vingtième anniversaire. Beaucoup s'insurgent contre cette débauche, toutefois, les critiques doivent tout de même garder une chose à l'esprit: Yuko n'a jamais été vraiment innocente. Cette lycéenne rêveuse qui se retrouve en soutif et mini-jupe (bikini armor en japonais) pour combattre les forces du mal et entretient des relations équivoques avec ses camarades du même sexe était à la base un fantasme d'otaku. L'icône vaguement érotique aura été emportée dans des orgies phénoménales mais ses prédispositions existaient déjà.
Yuko doit être la seule star de jeux vidéo à avoir terminé sa carrière dans l'industrie du sexe. Le genre de chute dont Hollywood et les journaux à scandales sont plus familiers que les sites web de rétrogaming. Pourtant, même au plus bas, dans la disgrâce la plus complète, quelque chose de Yuko continue de flamboyer. Sans parler de la nudité, son visage et son corps sont dessinés avec plus de volupté et de maturité qu'il ne l'ont jamais été. Le regard est langoureux, la pose lascive. Le dessin, dans son genre, est superbe. Même celui qui condamne fermement cette nouvelle voie peut s'en rendre compte. Et cela fait tout de même une étrange sensation, seize ans après, de retrouver l'image de Yuko, non pas telle qu'elle était, non pas vieillie, mais ayant évolué d'une facon séduisante et puissante. Si ce n'était pour le contenu du titre, il y aurait une affirmation triomphale dans son retour.
Pour s'en convaincre, une galerie d'images, de beaux artworks officiels qui ne contiennent pas de nudité. Ils ne sont pas si nombreux, mais il y a en a quand même suffisamment pour se dire que Valis aurait pu revenir en force et avec élégance dans un genre grand public.
Yuko
Reiko
Yuko contre Reiko
Yuko coupant du monstre
D'une Yuko à l'autre