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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Des trous, des p'tits trous, j'en vois partrout!

Arnold Palmer Tournament Golf

Arnold Palmer Tournament Golf

尾崎直道 スーパーマスターズ (Ozaki Naomichi Super Masters)
Suppléments:
Le Tournoi:
Mots de Passe

 Mega Drive

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Golf

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
09.09.1989 Japon
1989 USA
1990 Europe
dur Difficulté:

83%Graphismes
35%Animation
67%Son
79%Jouabilité
90%Durée de vie

84%84%
Trucs et astuces

Jouer à Fantasy Zone !

Il y a un jeu caché à l'écran de game over qui se trouve être Fantasy Zone, ce qui explique un peu les apparitions surprises de Opa-Opa. La difficulté est d'accéder à l'écran en question. Pour ce faire, vous devez taper 100 fois la balle sans atteindre le green; cela ira plus vite si vous vous servez du putter. Une fois à l'écran de game over, appuyez sur Haut, Haut, Bas, Bas, B, A.

On tire des lasers avec B et des bombes avec C; le but est de détruire les deux machins ailés en haut de l'écran.

Récemment s'est tenu, du 8 au 11 avril, le traditionnel Masters de golf dans la ville d'Augusta aux Etats-Unis. On en a surtout parlé cette année parce que c'était le grand retour de Tiger Woods après le non moins grand scandale qui a ébranlé sa carrière. Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse, nous, aujourd'hui. Au tout début du tournoi, il est coutume de faire appel à des "honorary starters", des vétérans qui seront les premiers à frapper la balle. Depuis quelques années déjà, ils sont deux à tenir ce rôle. Le nom de ces deux hommes, le retrogamer, cet ours qui vit dans sa tanière à la lumière de ses pixels, ce troglodyte qui n'a jamais mis les pieds sur un green ou tenu un vrai club de golf de sa vie, ces noms, dis-je, le retrogamer les connaît. Ils sont Jack Nicklaus et Arnold Palmer.

Il les connaît, évidemment, par l'intermédiaire de ses jeux vidéo chéris. Peut-être n'a-t-il jamais eu ces jeux précis en main — je veux dire, en manette — mais il a bien dû en entendre parler, plus souvent en tous cas qu'il n'a eu d'occasions de discuter du sport et de ses vedettes. Il faut bien l'avouer toutefois, dans le monde du jeu, Jack Nicklaus est nettement plus populaire qu'Arnold Palmer: 6 titres PC, 3 cartouches pour consoles Nintendo, même une HuCard et un CD pour la PC Engine, Jack Nicklaus s'est mieux exporté que Michael Jordan ! Arnold lui n'aura eu qu'un seul jeu, sur Sega Mega Drive, avec quand même deux caractéristiques honorables: d'être le premier jeu de golf de la console et d'être développé par Sega en personne(s).

Arnold peut faire le fier, c'est mieux que de gagner le dit Masters (il en sait quelque chose puisqu'il l'a remporté quatre fois). Seulement, chut ! il ne faut pas lui faire de peine, mais à l'origine, au Japon, "son" jeu s'appelle Ozaki Naomichi Super Masters. Eh oui, pas de bol, Arnold sert en fait juste de doublure à un joueur japonais, Naomichi Ozaki ! Sorry Arnold, shit happens.

Pour un premier jeu de golf 16 bits, Tournament Golf est assez complet. Il possède un mode tournoi et un mode entraînement, ce dernier permettant de disputer n'importe quel trou, seul ou à deux, avec la liberté d'accéder aux paramètres avancés comme la suppression du vent et les meilleurs clubs. Mais le point fort de ce titre estampillé Arnold Palmer tient au nombre de parcours, il y en a trois: Japon, Grande-Bretagne, Etats-Unis, disputés dans cet ordre durant le tournoi. La majorité des jeux de golf n'en ont qu'un ou deux, à l'instar de Naxat Open sur PC Engine et Jack Nicklaus Golf sur Super Nintendo que nous avions déjà testés. Au lieu du 18 ou 36 trous habituel, on se retrouve ici avec un 54, ce qui donne la satisfaction d'en avoir pour son argent.

Avant de disputer le tournoi, on peut sélectionner quels clubs on emmène avec soi car trois ne rentrent pas dans le sac. Les plus idiots d'entre nous pourront même se débarrasser de tous leurs clubs pour essayer de gagner avec le putter, le seul qu'on soit obligé d'emporter. Le tournoi est un open de douze rounds, c'est à dire qu'on doit jouer les trois même parcours quatre fois. Aïe ! C'est long dis donc, 216 trous ! Et même plus, puisque deux de ces rounds sont des matches de quatre manches contre un adversaire. Ceux-là sont un peu de trop. Sega a quand même eu plus de jugeotte que Naxat puisqu'ils ont inclus des mots de passe. Ils sont vilains à voir, mais ils sont là, c'est tout ce qui compte. On nous les remet entre chaque round, en même temps qu'une somme d'argent et un nouvel ensemble de clubs (les derniers sont en "super ceramic", clin d'oeil discret à Phantasy Star).

Mais ce qui détermine le succès d'un jeu de golf, là où tout se joue, c'est l'interface. Celle de Tournament Golf est assez bonne avec l'écran séparé en deux fenêtres, une petite qui accueille le plan et une plus large qui présente en vue pleine le parcours puis le green, en vue de dessus. La première configuration oblige la console à construire le décor en temps réel, mais contrairement à Jack Nicklaus Golf, cela se fait en un clin d'oeil; on a à peine le temps de voir les arbres apparaître. Le terrain, sous un ciel vangoghien, est aussi bien plus joli avec un pied d'image dessiné qui contraste avec les angles durs des surfaces pseudo-3D.

Une petite fenêtre de style pop-up communique les données et surtout les paramètres visuels: le type de sol où repose la balle, le club que l'on a en mains, la position des pieds, que l'on peut changer pour donner de l'effet, et puis une girouette, qui indique la force et la direction du vent et dont il faut se méfier car la première est susceptible de changer à tout moment. Il vaut parfois mieux attendre que les rafales cessent avant de frapper. Le bouton C permet encore d'afficher les statistiques de jeu, la vue du green avec ses pentes et ses inclinaisons, et un soi-disant conseil qui en fait ne contient rien. A l'exception de cette incongruité, on voit avec plaisir que le jeu est bien fourni en options.

Seulement, là où dans un jeu de golf l'interface est roi, dans une interface, le roi c'est la barre de tir. Et celle de Tournament Golf n'est pas des plus simples à maîtriser. Elle est divisée en deux sections bleue et verte, l'une placée en haut et l'autre en contrebas; la première détermine la puissance du coup, la seconde l'élévation de la balle. Tant qu'on n'a pas appuyé sur le bouton, on peut réessayer d'arrêter le curseur là où on le souhaite dans la portion bleue; c'est bien utile, car atteindre le sommet, qui produit le coup le plus fort, n'est pas aisé. Dans la bande verte par contre, la première tentative doit aussi être la bonne ou la balle n'effectuera qu'un saut de puce.

C'est la vitesse du curseur qui rend cette barre indomptable. Il part vite et fort sans qu'on puisse l'arrêter avec exactitude; et dès que cela devient indispensable, comme sur le green par exemple, c'est la catastrophe. Car malgré l'impétuosité du curseur, on nous demande de jouer avec énormément de finesse et d'agilité. Le trou donne l'impression de ne pas être plus grand que le chas d'une aiguille et y faire tomber la balle nécessite autant de concentration que d'y glisser un fil.

Durant le très long tournoi qui a lieu, cette rigueur de la jouabilité a plus d'une occasion de gêner; le début est difficile et le score des joueurs adverses étant géré aléatoirement, ils sont souvent crédités d'exploits, de birdie sur des par 3, d'eagle sur des par 5. Mais en même temps, on a aussi des occasions de s'améliorer puisque l'on rejoue plusieurs fois les mêmes trous. Du reste, à la fin de chaque round, nos caractéristiques (Power et Skill) sont accrus et cela aide bien par la suite. Avec 12 rounds, il faut se dire que rien n'est joué jusqu'au tout dernier.

Après le neuvième trou, c'est à dire à mi-parcours, il y a un entracte, une pause café comme Sega l'appelle, où l'on est spectateur d'une saynète avec une bunny girl et Alex Kidd, plus tard rejoints par Opa-Opa de Fantasy Zone. Ce serait une bonne idée si ce n'était pas aussi nul, ce n'est preque jamais drôle et il ne se passe rien d'intéressant. Pas de compliments non plus sur le son. Les bruitages ne sont pas convainquants, la frappe est ratée et quand la balle tombe SUR l'eau, elle fait le même bruit que si elle tombait sur du ciment. En appuyant sur Start, on accède aux BGM, aux musiques, qui sont au nombre de 4. Elles se répètent affreusement et ne collent pas du tout à l'ambiance; on dirait du Out Run en panne d'essence.

Mis à part le son et les saynètes, tout est bien exécuté dans Arnold Palmer Tournament Golf, alors quel dommage que la barre de tir ultra-nerveuse et la précision infime de jeu, deux attributs qui ne sont pas faits pour s'entendre, se télescopent dans une collision spectaculaire où le joueur est pris en sandwich au milieu. Pauvre de lui ! mais peut-être pas pauvre de tous les joueurs. Ceux qui ont tendance à trouver leurs jeux de golf trop faciles ou trop courts seront sans doute séduits, celui-ci n'est ni l'un, ni l'autre, et dispose en particularité d'une excellente longévité en tournoi et à plusieurs. En somme, avec son jeu, Palmer fait le par et même un peu moins. Ce qui dans le monde du golf, rappelons-le, est une bonne chose.

le 24 mai 2010
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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