A qui c'est qu'on fait appel quand on doit sauver la galaxie ? A vous bien sûr. Si vous veniez pas leur botter l'arrière-train, les aliens se feraient suer à glander sur ces planètes inhospitalières. Faut bien que quelqu'un joue avec eux ! Alors prenez votre spacieux vaisseau spatial, ramassez vos bonus, n'oubliez pas vos vies et vos crédits, et en route pour cette vaste cour de récréation que les shoot'em up appellent univers.

La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber (à moins de lire au dos). Eh bien, figurez-vous que les jeux de tir c'est pareil, excepté que même en lisant au dos de la boîte, vous êtes pas sûr de savoir sur quoi vous allez tomber. Des Thunder Force, il y en a eu au moins 4 et rien ne laissait présager que du troisième épisode de cette médiocre saga naitrait un jeu culte, bref un bon chocolat, celui avec du caramel au milieu.

Les choses commencent simplement. Un écran titre. (Un écran d'options caché). Un écran de sélection des niveaux, et c'est parti. L'écran de sélection permet de choisir sur quelle planète débutent les hostilités, une fois lancé on ne peut plus changer, et l'ordre d'avancée se fait dans le sens des aiguilles d'une montre jusqu'à la planète finale. Avant cela, il y a 5 planètes à nettoyer, chacune ayant son environnement (forêt, lave, eau, grotte et ciel).

Dans son fonctionnement, Thunder Force III est un shoot'em up assez classique. L'essentiel de l'action se déroule sur les rails d'un scrolling horizontal dans des niveaux juste à la bonne longueur. On dispose de 5 tirs qu'il est possible d'améliorer d'un cran, pour obtenir ce qu'on appelle en langage courant "un super gros blast de la mort qui tue", objet d'admiration de tout bon shoot. Chaque niveau se termine par un boss qui occupe, comme le veut la tradition, une bonne partie de l'écran.

Là où Thunder Force III est bon comme un chocolat Lindt, c'est au niveau de sa réalisation technique à vous expédier un cochon sur Mars. Le 68000 se fait une orgie de sprites et de scrollings de folie. Banni les ralentissements, interdit les clignotements, il y a parfois tellement de vaisseaux et de tirs à l'écran qu'on fait la pause pour être sûr qu'on ne rêve pas. Et peu importe la taille, petit, grand ou énorme, il n'y a pas de discrimination, tous ont droit au traitement de faveur d'une animation qui ne faiblit jamais.

Beau comme un scrolling de Thunder Force III. Compliment ou moquerie ? Compliment voyons ! Les scrollings sont si savamment variés qu'ils prennent une dimension expérimentale: de gauche à droite bien sûr, mais aussi de bas en haut et en diagonale, et même de droite à gauche lorsque, bloqué dans un cul-de-sac, l'écran repart dans le sens opposé. Du grand art ce scrolling multi-directionnel ! Surtout quand il est magnifié par des tours de programmation tel le scrolling différentiel de Haides et le scrolling sinusoïdal culte de Gorgon.

Peut-être pas aussi fins ni impressionnants que les fleurons du genre sur Neo-Geo et Super Nintendo, les graphismes ne se gênent quand même pas pour distribuer quelques baffes au spectateur-mateur. Parfois un peu répétitifs mais très fouillés, les décors sont satisfaisants, alors que les ennemis sont d'une diversité bienvenue, on ne tombe pas sur les mêmes d'un niveau à l'autre. Le mieux, pourrait toutefois être les tirs qui ont vraiment de la gueule.

Parce qu'un grand jeu est bon à tous les niveaux, Thunder Force III jouit également de bruitages dynamiques (seules les digits vocales sont moches comme c'est souvent le cas sur Megadrive) et d'une bande-son à écouter juste pour le plaisir. Le niveau de la forêt avec son fameux boss Gargoyle, la volaille lance-flammes, transcendé par une musique ultra-cool devenue culte, qui peut avoir oublié ?

Une fois les 5 planètes terminées, la dernière planète s'efface pour révéler un vaisseau spatial, le Cerberus. Un hommage évident à R-type puisqu'il s'agit de procéder à sa destruction par étapes. Une fois débarrassé du chien de garde, vous pourrez pénétrer dans le véritable dernier bastion des forces ennemies, la base d'Orn, un niveau assez long et solidement défendu. Un ultime passage par l'écran de sélection et place aux deux derniers boss dont l'élimination est célébrée par un générique de fin plutôt sympa, résumé dans les screens de nos downloads.

Malgré 5 vies et 8 continus, Thunder Force III n'échappe pas à une difficulté à vous faire avaler le chocolat de travers. Chaque planète de départ se termine plus ou moins facilement avec de la pratique, et le fait de pouvoir choisir par laquelle commencer est en ce sens un atout considérable, mais pour passer les derniers niveaux et voir la fin, il faudra les doigts experts de joueurs d'arcade (nos photos ont été prises en trichant, argh !). Cela n'enlève rien au fait que Thunder Force III est une pure merveille de shoot'em up comme Techno Soft ne semble pas savoir si souvent les faire, bizarrement. A noter qu'il a été adapté sur Super Nintendo dans une version moins réussie et moins remarquée. Thunder Force III est un jeu culte de la Megadrive et ça, on ne peut pas lui voler.