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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Le Terminator vient du futur pour nous présenter son jeu venu du passé.

The Terminator

The Terminator

 

 Mega Drive

Développeur:
Probe

Editeur:
Virgin
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
1992 USA
1992 Europe
facile Difficulté:

84%Graphismes
80%Animation
78%Son
75%Jouabilité
25%Durée de vie

65%65%

A ma gauche, tenant du titre de la meilleure animation de personnages pour un jeu Mega Drive avec Aladdin, branche de l'empire de l'entrepreneur poids lourd Richard Branson, créateur du jeu de la capsule rouge Cool Spot, Viiiirgin Interaaactive ! A ma droite, spécialiste des adaptations ratées de films, auteur de graphismes masquant un gameplay superficiel, détenteur d'un 46% sur 1UP pour Alien 3 sur Super Nintendo, Prooooobe Softwaaaaare ! Virgin Interactive, voulez-vous prendre pour époux Probe Software et l'aimer fidèlement jusqu'à ce que l'années 1993 vous sépare ? Que l'Esprit Rétro des jeux vidéo vous bénisse et que l'enfant qui naisse de votre union devienne le Terminator.

Le nom de Probe est un mauvais présage, quand bien même le jeu est programmé par un certain Dave Perry. Et en effet les signes sont là, une adaptation d'un célèbre film d'action science-fiction, des graphismes travaillés, quelques digitalisations, en général cela annonce une mauvaise jouabilité qui se répercute sur l'intérêt général. S'en prendre à The Terminator est déjà en soi une drôle d'idée, qui relève évidemment d'intérêts commerciaux plus pressants que le besoin d'aller aux toilettes après un repas copieux; avec son ennemi unique et sa trame plus psychologique qu'il n'y paraît, ce n'est pas un si bon sujet pour les fous de la manette.

Mais nous sommes en 1992, T2 vient de sortir et les ados supplient qu'on les soulage de tout cet argent qui déborde de leurs poches étroites. Alors entre The Terminator, adaptation d'un film culte vieux quand même de 8 ans, chef-d'oeuvre de science-fiction et tournant de la carrière de James Cameron. Même si les points de vue ont tendance à changer dans le film, l'héroïne c'est Sarah Connor jouée par Linda Hamilton; seulement, c'est un personnage passif, alors à la place on incarne son sauveteur venu du futur, Kyle Reese, Michael Biehn dans le film. Les jeux Terminator 2 nous mettant eux dans l'endosquelette du tueur d'acier.

Les scènes du film choisies pour devenir des niveaux du jeu sont adéquates, il n'y a pas de dérive énorme, le premier niveau étant juste une extrapolation de la mission qui conduit Kyle dans le passé comme il le raconte à Sarah. Après on se retrouve en ville, dans le night club, à la station de police et à l'usine (non, pas pour y travailler). Vu les limitations du sujet original, le travail d'adaptation est fidèlement accompli. On aurait bien rajouté un ou deux niveaux avant l'usine, sur la route ou au motel, et voilà, en fait, tout le problème: le jeu aurait eu grand besoin de niveaux supplémentaires !

Quatre est un joli chiffre qui tient sur une main, mais quatre niveaux dans un jeu c'est comme d'avoir quatre macaronis dans son assiette, ça vous laisse sur votre faim. Il n'y a aucune compensation à attendre de leur longueur, tous finissant quand on commence à s'habituer à eux. Pour couronner le tout, le jeu est facile. Sur ce point toutefois, on ne se plaindra pas, non. Probe aurait pu jouer les garces comme avec Alien 3 et nous servir une difficulté outrancière et rageante dans le seul but de nous empêcher de mesurer sa brièveté. On leur est au moins reconnaissant de nous avoir éviter ce tour de cochon trop familier d'autres éditeurs.

Ca leur épargne notre courroux mais pas notre déception. On la relativisera toutefois, car, que ce soit avec quatre ou dix niveaux, The Terminator n'aurait rien eu d'exceptionnel à part ses graphismes, et ces derniers ont surtout de la valeur du fait de la comparaison avec les autres jeux Terminator, tous assez moches, plus que celui-ci en tous cas. Comme on pouvait s'y attendre, il est miné par une pauvresse de jouabilité, du genre de celles qui vous font rouler des yeux tout en jouant. Il y a toutes sortes de petits tracas, d'incongruités qui font grincer des dents: l'animation trop détaillée de Kyle quand il tire ou lance une bombe ralentit le temps de réponse, tenter d'avancer et de tirer en même temps est un désastre, mieux vaut s'accroupir, entrer en contact avec un ennemi fait bien plus mal que son attaque, et, pas le moindre des défauts, l'impossibilité de sauter au-dessus des ennemis ou de simplement les dépasser; c'est à peine si l'on parvient, dans le dernier niveau, à éviter le buste rampant du Terminator qui autrement vous accule dans un coin et vous tue, juste comme ça.

Le personnage répond lourdement en dépit de sa stature, ne donnant pas envie de garder le joypad en main. Peut-être la preuve décisive que tout cela est bien médiocre: le jeu fait rire à son insu. Après avoir posé une charge explosive, les Terminator sont catapultés hors de l'écran comme des balles en caoutchouc. Les policiers aussi sont très comiques; on ne peut pas les tuer. On leur décharge à bout portant une demi-douzaine de coups avec un fusil à canon scié, et tout ce qu'ils font c'est de s'accroupir pendant un temps (peut-être sont-ils musulmans; comme on peut le voir sur cette image, Kyle en profite pour passer pendant l'heure de la prière), après ils se relèvent et ça recommence, comme les squelettes rouges de Castlevania.

La façon dont notre personnage et les ennemis attaquent est si maladroite que cela vient gâcher le peu de crédibilité que les graphismes parviennent à insuffler au jeu. Kyle est formidable tout de même, il grimpe plus vite une échelle qu'il ne court; comment il fait ça, je ne sais pas, demandez-lui. Le Terminator lui est assez gnangnan, il tire un peu, déambule. Il marche comme une famille dans un centre commercial un samedi après-midi, on ne peut pas dire que sa présence soit oppressante et qu'on ait l'impression de l'avoir toujours sur nos talons. Sauf dans le dernier niveau, plutôt amusant, où le Terminator réapparaît sans cesse; vous le laissez derrière et le voilà soudain devant vous. C'est comme à la fin de l'Ecureuil Fou de Tex Avery, quand le chien lui demande comment il fait pour être partout à la fois, "on est deux !" répond-il. Ici aussi ça sent le trucage.

On serait tenté d'en rester là et de conclure, à ce stade vous devez avoir compris quel type de jeu est The Terminator. Pourtant, il reste encore une chose à faire, c'est de modérer son point fort, la technique, et en particulier le graphisme qui était pour ainsi dire son argument de vente. Le graphisme n'est pas si impressionnant que cela, il a en vérité deux atouts: sept grandes images 320x200 pixels réparties tout au long du jeu, digitalisations retouchées du film, que vous pouvez voir dans la rubrique Panorama, et des reflets réalistes, sans doute eux aussi basés sur des digitalisations ou obtenus via une technique particulière de Probe. Ces teintes lumineuses assez compliquées sont restituées en bitmap grâce à un éventail de couleurs et un effet d'airbrush.

C'est indéniablement ce qui accroche l'oeil, que ce soient les ventilateurs du premier niveau, la presse du dernier, ou toutes les machines entre. De plus les graphistes ont repris l'ambivalence de couleurs de Terminator 2, dont ce jeu est contemporain, et qui marie tout au long du film un bleu métallique froid (le T-1000, Robert Patrick) à un rouge orangé chaud comme du métal en fusion (le T-800, Arnold Schwarzenegger). Cependant, si l'on retrouve en effet cette dualité de couleurs dans chaque niveau, cela ne se fait pas toujours avec finesse: même les nuages et le drapeau ont droit au traitement métallique ! Autre contrecoup, lorsque cet effet est absent du décor (rue, commissariat), la qualité du graphisme s'en ressent clairement et tombe alors au niveau de productions Sega comme Moonwalker, Spider-Man, peu vantées pour leurs arrière-plans.

On vous épargnera de discourir sur les musiques, très typées Mega Drive avec ces notes chevrotantes comme la voix de grand-mère; ce qui réussit le mieux au son sont les percussions douces et basses du thème principal et les explosions. The Terminator est un jeu surfait et suranné, en particulier au niveau de la jouabilité, comme tous les jeux Probe de cette époque, adaptations de films peu excitantes qui sont peut-être l'une des origines de la mauvaise réputation de ce difficile exercice de style des jeux vidéo. En comparaison toutefois de leurs autres jeux, The Terminator fait partie du peloton de tête, au moins parce qu'il se finit. Seulement, pour une qualité il semble toujours y avoir un défaut, et dans le cas présent, c'est la durée de vie. On n'a plus qu'à espérer que quelqu'un dans le futur envoie un T-800 pour contraindre Probe de réparer la jouabilité et réaliser un jeu plus long, mais il aurait sans doute plus de chances de tuer Sarah Connor que d'y parvenir. Article Terminated -

le 17 août 2007
par sanjuro



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