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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Boule de neige et jour de l'an et bon gameplay grand-mère !

Snow Bros. Nick & Tom

Snow Bros. Nick & Tom

スノーブラザーズ (Snow Brothers)
 

 Mega Drive

Concepteur:
Toaplan

Développeur:
Toaplan

Editeur:
Tengen
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
28.05.1993 Japon
dur Difficulté:

91%Graphismes
88%Animation
87%Son
94%Jouabilité
87%Durée de vie

91%91%
Trucs et astuces

Mots de passe:

Réglez la difficulté avant d'entrer ces codes parce qu'ils ne l'enregistrent pas.

Nv. 10 : FITZ
Nv. 11 : PAZX
Nv. 20 : ETFK
Nv. 21 : IJAP
Nv. 30 : XJAP
Nv. 31 : PCZX
Nv. 40 : ELFK
Nv. 41 : PEZX
Nv. 49 : EAFK
Nv. 51 : PFZX
Nv. 60 : XSAP
Nv. 61 : CPFK
Nv. 70 : aucun

Ils ont les pieds froids mais le sang chaud, c'est Nick et Tom, les bonhommes de neige ! Comme tous les « bros » qui se respectent, ils portent une salopette, avec en plus un pot de yaourt sur la tête (à moins que ce soit un fez sans mèche). Leur coeur de glace fond pour les princesses Pripri et Puchipuchi, qu'ils pourchassent de leurs ardeurs. Mais Achichi, le roi laid comme une sorcière, est plus rapide qu'eux et, ayant mis la main sur les deux malheureuses jeunes filles, il les enferme dans son château de Hotda (Céchaud). Privé de leur magie, le royaume de Snowland commence à fondre.

Lorsqu'on commence à jouer à Snow Bros, on trouve que cela ressemble beaucoup à Bubble Bobble. Les niveaux sont en tableaux, peuplés de petits ennemis grimaçants qu'il faut emprisonner et supprimer dans des boules de neige comme on le faisait avec des bulles. Quand une de ces boules nous emporte, on va très vite. Et il ne faut pas traîner, sous peine de voir surgir l'invincible monsieur citrouille. Il y a de nombreux items à ramasser : des bonus, des powers-ups et des lettres. De courts mots de passe changeants permettent de reprendre la partie et le mode deux joueurs bien sûr ne manque pas à l'appel.

A cause de toutes ces similitudes, on commet une grave erreur, peut-être fatale pour l'avenir du jeu, qui est d'y jouer comme Bubble Bobble. Mais Snow Bros est en réalité très différent du jeu de Taito. Il est bien meilleur, bien mieux pensé, c'est un jeu moderne de 1993. Seulement, pour pouvoir en profiter, il faut comprendre et embrasser son gameplay unique. Le joueur négligent qui réglera sa façon de jouer sur celle des dragons à bulles court le risque de passer complètement à côté de ce qui fait la grandeur du jeu de Toaplan, et, au final, d'être déçu.

La plus grande différence est qu'une boule de neige n'a rien d'une bulle. Avant qu'un ennemi soit emprisonné à l'intérieur, il faut littéralement l'emplâtrer de neige, en le bombardant de tirs. Mais dès qu'il en a un peu sur lui, il est momentanément paralysé, et plus il en a, plus il mettra de temps à se dégager. Une fois qu'il est réduit à la forme de boule, il peut encore se libérer mais moins vite. Il faut alors en profiter pour faire rouler cette grosse boule d'un bon coup de pied, soit pour la détruire contre un mur, soit pour la faire dévaler et réaliser des enchaînements.

La boule de neige devient une arme; c'est là le coeur du gameplay. Pour en souligner l'importance, Toaplan se sert des items. Le seul moyen d'en gagner est en détruisant des monstres par un coup de boule de neige, autrement ils ne rapportent rien. Cela doit encourager le joueur à effectuer des coups en série et ainsi provoquer ce déclic où il saisit ce qu'on attend de lui, où Bubble Bobble n'est plus que de l'histoire ancienne. Une fois qu'on a compris et qu'on commence à explorer cette voie, Snow Bros devient de plus en plus fun, de plus en plus rapide, de plus en plus, de plus en plus... grossissant comme une boule de neige dévalant une pente.

Notre boule dans le jeu ne grossit pas comme ça mais elle a d'autres caractéristiques. En rebondissant contre une autre, elle la fait bleue (encore elle !) et devient plus rapide. Notre bonhomme est aussi entraîné par sa boule quand elle revient vers lui. On se mélange à elle et on roule ensemble, ce qui nous rend invincible jusqu'à ce qu'on ait à nouveau touché le sol. On peut encore pousser la boule de ses mains, monter dessus, et même, si l'on est en dessous, la soulever avec la tête. Mais je n'ai pas rencontré de situations où cette dernière technique, assez délicate, soit vraiment utile.

Moins variés que chez son cousin, les items prennent tous la forme de sushi quand ils donnent des points, tandis que les power-ups se présentent dans une simple bouteille de couleur. La jaune et la bleue permettent d'améliorer le tir, qui ressemble assez à celui d'un shoot 'em up, la spécialité de Toaplan, mais s'affaisse sur la distance. La rouge permet de courir, le bonhomme étant assez lent; il s'agite alors comme dans un dessin animé, c'est drôlatique. Mais la turquoise est la plus convoitée : c'est l'invincibilité. On grossit comme un ballon de parade et on peut bouger où l'on veut pour oblitérer qui l'on veut.

Les liasses de billets, plus difficiles à obtenir, rapportent pas mal de points. Réunir les quatre lettres pour écrire un mot n'est pas plus simple. On les obtient en faisant venir des espèces de Gluons (du trou) qu'il faut détruire très vite d'une façon précise. La maigre vie qu'on gagne est assez superflue dans cet univers où elles défilent à vive allure, avant d'être remplacées par les continus, puis par les mots de passe. Mais c'est toujours utile si vous jouez pour le score.

Une grosse différence avec Bubble Bobble est que les mots de passe ne sont pas donnés tous les niveaux. Non, non, non. C'est mieux pour le challenge. Plus intéressant. Chaque monde a le sien, et aussi, pour une fois, chaque boss. Ou presque chaque boss, car il y a deux exceptions. Mais en somme, il faut traverser 9 niveaux à la suite avec juste ses 3 vies et ses 3 continus. On bénit Toaplan d'avoir donné un mot de passe à la plupart des boss. C'est ce qui fait la différence entre un jeu divertissant et une horreur injouable.

Hormis le premier, les boss de Snow Bros sont caustiques, mais caustiques comme la soude et non comme une blague. Ils ont tendance à faire dans la multiplicité : plusieurs choses se déroulent simultanément à l'écran, ce qui requiert de grands efforts de concentration. Il faut avoir un oeil pointé à gauche, un autre à droite et un autre en haut ou en bas. Et si vous n'êtes né qu'avec deux, tant pis pour vous ! Le boss du monde 5 est un cauchemar ambulant. On doit y éviter du feu, des pointes, des monstres, des bulles, des trous, tout ça en même temps. Ce qui nous confine parfois dans des espaces pas plus larges que nous pour être en sûreté.

La première impression de Snow Bros est celle d'un jeu très difficile. Comme pour Truxton sur cette même Mega Drive. Mais au fur et à mesure, cette montagne glacée inattaquable se met à fondre. Doucement d'abord, puis en s'accélérant une fois qu'on a épousé le rythme de son gameplay. Elle ne fond pas jusqu'à devenir un glaçon, loin de là, mais assez pour être gravie jusqu'au sommet et y planter son drapeau victorieux après de vastes dépenses de vies, de continus et de mots de passe. Merci le réchauffement climatique !

Mais on ne joue là qu'en Easy, le mode par défaut. Or, quand on essaie finalement en Hard, on est surpris de ne pas remarquer immédiatement de différences. Il y en a une pourtant : les monstres sont plus rapides et ceux qui tirent le font de manière plus soutenue. L'ironie est que Easy n'a rien de facile, alors que Hard n'est pas aussi dur que son nom le suggère. Malgré leur difficulté arcade, il y a une accessibilité dans les jeux de Toaplan qui explique pourquoi c'est un développeur bien aimé.

Un reproche qui vient instantanément est la brièveté du saut. Il permet tout juste d'atteindre la plate-forme directement au-dessus, à une hauteur de bonhomme. Mais une telle limitation est nécessaire pour certaines situations dans les niveaux supérieurs et plus généralement pour que le gameplay fonctionne, le vrai gameplay, celui qui fracasse la concur­rence. C'est un peu la même chose avec la lenteur de base. Cela peut causer quelques frustrations, mais rien de compa­rable aux agacements légendaires de Bubble Bobble avec ses ennemis coincés, ses murs troués de passages invisibles et ses ascensions par bulles.

Autrement, il n'y a rien à redire, la réalisation est impeccable. Le décor change fréquemment, et ce que l'on apprécie beaucoup par rapport aux 8 bits est qu'il y a un bel arrière-plan, pas ce noir déprimant de mine de charbon. Profusion baroque et mélange d'influences, ces arrière-plans ne sont pas ordinaires. Ils changent à chaque monde et même, discrètement, à chaque niveau, comme s'ils « racontaient » le décor. Les sprites sont amusants avec une animation fouillée : le diablotin rouge, le mandrill jaune, le martien vert des premiers mondes sont des monstres mémorables. La musique, joyeuse et détendue, évoque plus le cirque et la fête que la montagne et les paysages enneigés. On s'en accommode très bien, tous les airs sont entraînants.

Bubble Bobble par-ci, Bubble Bobble par-là, il est passé par ici, il repassera par là. Eh bien non, comme disait le slogan dans les années 80, il ne passera pas par moi ! On a l'impression qu'il n'y en a que pour lui, alors qu'il souffre de défauts marqués et que le plaisir de jeu se détériore au fur et à mesure des niveaux. Snow Bros en a moins déjà, mais ils sont de meilleure qualité et plus qu'une succession de motifs. 50 en arcade, 70 ici — 20 niveaux spécialement pour la Mega Drive, avec au bout de la partie arcade une surprise... que nous ne vous dévoilerons pas par écrit mais qui est visible dans nos photos d'écran.

Avec son gameplay expansif, Snow Bros, c'est le fun pur et durable. La seule exception sont les boss, mais même eux, avec un peu de doigté et beaucoup de tentatives, peuvent finir par surprendre. L'idée maîtresse des boules de neige dévastatrices et des enchaînements profitables qui peuvent en résulter est hautement divertissante. Sans jamais obliger, elle encourage à trouver la façon la plus efficace et la plus rapide pour finir le niveau en un coup de boule. Comme du bowling (même si ça ressemble parfois plus à du flipper), ou du Super Mario, et le plaisir de dégommer une ligne d'ennemis avec une carapace bien ajustée.

C'est tellement bon qu'on en redemande ! Malheureusement le jeu a été très mal servi. Cette version Mega Drive est exclusive au Japon. La version NES a atteint les Etats-Unis et une partie de l'Europe mais pas la France. Une version Amiga avait été réalisée en 1991 par la petite équipe française de Mr Nutz avant que Ocean annule sa sortie. Quant à Snow Bros 2, le jeu final de Toaplan, il n'a même pas quitté l'arcade. Récemment, en 2022, il y a eu un remake de l'original, Snow Bros Special sur Switch. Ca vous intéressera peut-être mais pas nous.

Au fond, c'est peut-être la raison pour laquelle Bubble Bobble reste indétrônable, alors même que Toaplan a prouvé que l'on peut faire bien mieux que lui : il a été présent partout et au bon moment. Snow Bros, lui, comme un vrai bonhomme de neige, n'aura eu qu'une vie courte, discrète et un peu triste, fondant sous les rayons de la gloire d'un autre.

le 24 décembre 2024
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
T-48083

Easy, avec 3 vies :
Fini avec continus et mots de passe. Highscore : 2 143 170
Jusqu'au niveau 2X sans continus. Score : 400 140

Hard, avec 3 vies :
Fini avec continus et mots de passe. Highscore : 2 333 440
Jusqu'au niveau 2X sans continus. Score : 499 460

Boîte du jeu
Version japonaise



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