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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Rares sont les RPG en vue subjective sur consoles, plus rares encore ceux qui sont autant réussis.

Shining in the Darkness

Shining in the Darkness

シャイニング&ザ・ダクネス (Shining and the Darkness)
 

 Mega Drive

Développeur:
Climax

Editeur:
Sega
Genre:
RPG

Joueurs:
1P

Dates de sortie
29.03.1991 Japon
06.08.1991 USA
11.1991 Europe
dur Difficulté:

90%Graphismes
60%Animation
89%Son
90%Jouabilité
90%Durée de vie

91%91%

Jeune valeureux chevalier du royaume de Thornwood, votre père Mortred vient de disparaître alors qu'il accompagnait la princesse Jessa. La dernière fois qu'on les vit, ils étaient aux abords du Labyrinthe, un repaire de dangereuses créatures. Vous vous êtes spontanément proposé pour partir à leur recherche, mais alors que vous recevez les dernières instructions du roi Drake, un chevalier noir fait irruption dans la salle du trône. Dark Sol est son nom et il affirme tenir captive la princesse Jessa qu'il n'échangera que contre une seule chose: le royaume de Thornwood. Sa rançon exigée, il disparaît aussi soudainement qu'il était arrivé. La cour est encore sous le choc de cette apparition et de ses révélations, vous n'avez plus une minute à perdre, séance tenante vous vous mettez en route vers le Labyrinthe.

Après avoir bataillé ferme dans le dédale contre des monstres tous plus étranges les uns que les autres, vous découvrez finalement le diadème de la princesse. Vous le ramenez immédiatement au château. C'est la consternation générale, il ne fait plus de doute maintenant que la princesse est prisonnière au coeur même du Labyrinthe. Pour y parvenir, il faudra tout d'abord traverser quatre labyrinthes souterrains tortueux que l'on nomme les épreuves de la force, du courage, de la vérité et de la sagesse. Sir Vyrun a décidé d'y envoyer des mercenaires pour retrouver la princesse. Quant à vous, deux de vos amis viennent vous rejoindre dans votre aventure: Pyra, une apprentie magicienne et Milo, un jeune moine. Il est temps de retourner au Labyrinthe, des cohortes de créatures et des pièges diaboliques vous attendent !

Shining in the Darkness est un RPG en vue subjective, un genre peu courant sur console bien qu'apparu très tôt sur ordinateur et ayant gagné ses lettres de noblesse avec des jeux comme Might & Magic. Les RPG consoles ont en effet rarement l'habitude de ne pas montrer leur héros. Ici donc, toute l'aventure se déroule devant les yeux du héros et du joueur, y compris quand de nouveaux personnages, Pyra et Milo, prennent part à l'aventure. L'action est vue dans une fenêtre de taille réduite, à peu près un quart de l'écran, entourée par les menus. Même durant les phases de dialogue dans la ville et au château le système ne change pas, l'écran s'élargit simplement sur les côtés et devient "scrollable". Cette vue n'inspirera sans doute pas tout le monde, mais une fois habitué on ne la trouve pas si mal que ça. Les vrais défauts sont ailleurs.

Pour un RPG, le scénario ne brille pas par son orignalité mais plutôt par son absence. Alors que le genre a connu des perles en la matière, surtout sur 16 bits, on se retrouve ici avec une bête histoire comme on en trouverait dans un jeu de plate-forme. Il n'y a pas de rebondissements, guère de surprises, les phases de dialogues sont peu nombreuses, bref, et c'est là son gros défaut, Shining in the Darkness ne mise que sur deux éléments: les combats et l'exploration. Si vous aimez parcourir des labyrinthes particulièrement tortueux et croisez le fer tous les deux mètres, vous allez être servi puisque c'est exactement ce qu'on vous propose. Les niveaux sont de bonne taille (suffisament pour vous y perdre) et vous ne pouvez sauvegarder qu'au village, donc à l'extérieur. Ajouter à cela qu'il n'y a pas de plan proprement dit, pour vous orienter vous n'avez qu'une portion de carte de 15 carreaux sur 15 que vous faîtes apparaître grâce à un item ou un sort. Mieux vaut s'équiper de la plume d'ange permettant de vous ramener en lieux sûrs à tout instant avant de s'engager trop loin. Surtout que le système de sauvegarde implique que quand vous voulez revenir là où vous êtes mort ou avez arrêté votre progression, vous devrez franchir de nouveau tout ce que vous avez déjà passé et subir les assauts de tous les ennemis, y compris les plus faibles. Une sacré perte de temps. Ces ennemis sont du genre collant, apparaissant soudainement et aussi souvent qu'ils le peuvent, défiant toute logique. C'est pire que le plus pur des Tactics RPG et Pokémon réunis !

Toutefois, si vous parvenez à surmonter votre claustrophobie et la folle proportion de combats, des qualités évidentes se feront jour. Le character design est l'une d'elles, que ce soit les personnages ou les monstres, tous bénéficient d'un look très sympa, pas du tout typé manga, ce qui pour un RPG à l'ambiance médiévale est bienvenu. Leur animation laisse en revanche à désirer, seules des portions de leur corps sont animées pour les villageois, tandis que les ennemis sont de simples images fixes qui tremblotent ou se tortillent dans un effet de miroir pour montrer qu'ils attaquent ou exécutent tout autre action. Cette absence de postures est compensée par un bestiaire bien garni, même s'il n'est pas exempt de défauts puisqu'on trouve le même monstre sous une couleur différente et présenté comme un nouvel ennemi. Passons sur cette tricherie de toute façon inhérente aux RPG, Shining in the Darkness dispose d'un panel de créatures qui se renouvellent fréquemment, rendant la progression dans les labyrinthes moins monotone: slim, ver cyclope, escargot carnivore, crabe géant, minotaure, sorcier, géant de pierre, singe brutal, momie, squelette, homme-lézard, lutin à tête de citrouille... j'en passe et des meilleurs, l'imagination des développeurs de Climax a surchauffé.

Toujours à son avantage, le jeu dispose d'une très bonne réalisation technique. Avec une fenêtre aussi réduite le contraire aurait été aberrant, mais quand même. Outre de pouvoir se déplacer fluidement dans les labyrinthes, les menus sont faciles à gérer et même un novice comprendra et parviendra aisément à s'équiper, se battre et utiliser la magie. Le seul point obscur de l'ergonomie est peut-être les phases d'achat dans les boutiques, un peu laborieuses chez l'armurier surtout, car il faut passer par plusieurs menus pour tout voir. Mais ce côté farfouille a aussi le mérite de rendre le procédé moins linéaire, d'autant que plus tard dans l'aventure vient la possibilité de faire forger des pièces d'équipement en fonction de matériaux collectés ici et là. Un exemple intéressant de la qualité de la réalisation se voit justement dans les combats, ils ont beau avoir un taux d'animation extrêmement faible, ils n'en demeurent pas moins excitants. Tout simplement parce que ce peu d'animation est utilisé dans des effets (flash, contre-jour...) pour mettre en valeur les actions du combat. Comme la bande-son d'ailleurs, la musique rugit quand les ennemis apparaissent et ils poussent un petit cri teigneux quand ils frappent. Cependant, avec une musique pour les combats et deux pour l'exploration, on s'installe là aussi rapidement dans la routine.

Shining in the Darkness est un bon jeu. Sa réalisation bien différente du RPG classique est soignée, les menus sont faciles d'accès sans avoir pour autant été simplifiés, les graphismes sont frais, les monstres sont variés. Mais est-il un bon RPG ? Le charme d'un RPG, c'est son scénario et les surprises dont il parcème l'aventure. Rien de tel ici. Bien sûr il y a des surprises mais aucune suffisante pour faire sortir le jeu de sa formule combats + exploration dans laquelle le plaisir du joueur s'enlise. C'est sans doute l'une des raisons qui ont poussé Climax à basculer dans le registre du tactical RPG avec Shining Force, toujours des combats mais aussi un vrai scénario. Shining in the Darkness reste un épisode à part, un peu oublié, qui malgré son "shining", s'est toujours vu rejeté l'affiliation aux Shining Force. Une forme d'injustice, car après tout les défauts de Shining in the Darkness sont inhérents à son genre, et de celui-ci, il fait incontestablement figure de souverain.

le 12 décembre 2001
par sanjuro



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