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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Shurikens et ouah-ouah, c'est Lassie et les ninjas !

Shadow Dancer - The Secret of Shinobi

Shadow Dancer - The Secret of Shinobi

シャドー・ダンサー ザ・シークレット・オブ・シノビ (忍 影の舞)
 

 Mega Drive

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
01.12.1990 Japon
12.1990 USA
05.1991 Europe
dur Difficulté:

90%Graphismes
90%Animation
90%Son
87%Jouabilité
70%Durée de vie

88%88%
Trucs et astuces

1UP:

Une astuce Sega classique: ne tuez aucun ninja durant le niveau bonus pour recevoir une vie en plus. Autrement, vous obtenez 3 vies si vous tuez tous les 50 ninjas, 2 si vous en ratez un, 1 si vous en ratez deux, et des points dans les autres cas.

Entraînement:

A l'écran titre, appuyez sur A, B, C et Start. Une option "Stage Practice" apparaît dans le menu suivant, qui vous permet d'essayer n'importe quel niveau (sauf les boss) avec choix de la difficulté.

200.000 points:

Lors des combats de boss, attendez qu'il reste moins d'une minute pour les achever et votre score augmentera de 200.000 après le décompte de points.

Dans le premier jeu, le shinobi, Joe Musashi, se battait contre le clan Zeed, mélange de gangsters et de ninjas. Dans le second, Revenge of Shinobi, il devait faire face à Neo Zeed. Dans le troisième... eh bien, non, pas de Neo Zeed Plus (ou serait-ce New-New Zeed ?) à affronter, le shinobi fit tout autre chose. Il partit pour New York, adopta un chien, et ensemble ils allèrent visiter la Statue de la Liberté et taquiner du lézard dans les rues du Bronx.

Bon, j'avoue, c'est un petit peu plus compliqué que ça, il ne s'agit pas d'un jeu pour petites filles sur Nintendo DS. Le lézard en question est une organisation criminelle, Union Lizard, et le chien une arme fatale. Oui, comme Mel Gibson, mais à quatre pattes et avec du poil blanc (c'est pour bientôt, Mel !). Croyez-le ou non, le tourisme n'est pas non plus le but principal. Déjà parce que la ville est en feu et qu'une folle dingue squatte la torche de la Liberté, mais aussi parce que Joe est le bon ninja qui a l'habitude de sauver les gens et de battre les méchants. Et c'est exactement ce qu'on attend de vous !

Quand on parle de premier, second, troisième jeu... là non plus ce n'est pas si simple. La série des Shinobi a une généalogie assez confuse. Le jeu original était sorti en arcade en 1987 et avait été porté peu après sur Master System. Il avait été suivi, en 1989, d'un second jeu d'arcade, Shadow Dancer, plus impressionnant avec des graphismes semi-digitalisés (il débutait dans un aéroport; y avait des terroristes et pis même le Concorde !). Un peu plus tard la même année, Sega avait créé Revenge of Shinobi spécialement pour la Mega Drive, effectuant de menus emprunts aux niveaux de Shadow Dancer: la casse, la raffinerie, le port, mais autrement un jeu original. Ensuite, et c'est là où nous en sommes, Shadow Dancer fut porté sur Mega Drive et Master System.

Si la version 8 bits a paraît-il quelques rapports avec l'arcade, la version Mega Drive en a beaucoup moins et s'approche là encore d'un jeu original. On retrouve le chien-loup, Yamato, et il y a bien encore des emprunts, mais ceux-ci concernent cette fois les ennemis, un ou deux plus un boss qui sont comme dans l'arcade. Pour nous embrouiller encore un peu plus, un épisode à part est sorti sur Master System en 1991, The Cyber Shinobi, qui portait le sous-titre Shinobi Part 2, et le volet suivant sur Mega Drive s'appelle Shinobi III: Return of the Ninja Master (en fait Super Shinobi 2 en japonais, en référence au nom original de Revenge of Shinobi). S'il fallait démêler cette pagaille en quelques mots, disons que les Shinobi sont ordonnés d'après la machine sur laquelle ils sont sortis mais que Shadow Dancer forme quand même un épisode un peu à part.

Pourtant, cela se joue bien comme du Shinobi. Il n'y a pas de grandes différences, juste un ajout, le chien. Le gameplay du ninja est essentiellement le même qu'avant: les shurikens à distance, le sabre ou les coups automatiquement au corps à corps, changement de plan ou d'étage en sautant avec haut ou bas, possibilité d'avancer à croupetons, power-up tardif et général. Les habitués retrouvent immédiatement leurs repères. Les jutsu sont là eux aussi, mais on n'en possède plus qu'un par niveau. Quant à notre fidèle canin, il nous suit partout (hormis chez les boss et aux stages bonus) mais ne fait rien si on ne lui donne pas d'ordre, c'est-à-dire si on ne charge pas son cadran d'attaque. Une fois le bouton lâché, il se précipite dans un flash bleu sur le trouble-fête le plus proche et l'immobilise pour nous en le mordant.

Mais notre arme fatale à poils n'est pas si efficace qu'on le souhaiterait. Si le champ n'est pas libre, le pauvr' toutou valdingue dans une pirouette et régresse en chiot, restant sous cette forme impuissante pendant une bonne vingtaine de secondes. Oh, comme il est mignon ! Comme il est inutile aussi ! Et puis souvent, il est plus rapide d'aller zigouiller soi-même le tireur que d'activer notre Rintintin qui fonctionne une fois sur deux. Yamato sert dans des circonstances très précises, quand le terrain dégagé est trop ouvert aux tirs, faisant de nous une cible facile. Mais contre les ninjas et autres combattants sans projectiles qui forment les trois-quarts des adversaires, le chien peut retourner dans sa niche ronger son os.

Il existe quand même un facteur qui justifie la présence de Yamato et accroît son importance. Contrairement aux Shinobi précédents, on ne dispose plus de barre d'énergie. Un coup et on meurt, nous rendant dans cet univers brutal plus fragile qu'un moucheron. Heureusement, les coups seuls peuvent nous atteindre, c'est-à-dire que les chocs par contact, même contre le feu parfois, ne font que nous repousser. La difficulté en devient quand même assez mordante. On a l'impression de marcher constamment sur des oeufs. Il n'y a que pendant les niveaux bonus qu'on respire, une longue chute inoffensive entre deux immeubles où le but est de détruire un maximum de ninjas pour s'offrir des vies supplémentaires. Comme un shoot'em up allant dans le mauvais sens.

La difficulté néanmoins n'est pas une cause de tracas. Deux raisons à cela: d'abord le jeu est court, cinq niveaux seulement, divisés en deux petites parties avec un boss à la fin de chaque; le dernier niveau lui compte 5 salles... toutes identiques. Bof ! Ensuite, ce n'est quand même pas si dur. Les boss ont tous une technique précise qu'ils suivent rigoureusement, il faut juste éviter l'attaque qui revient à intervalle régulier. Ce n'est pas toujours facile mais au moins pas de mauvaise surprise. Le dernier boss, une armure de samouraï assise sur son trône (image devenue classique !) qui ressemble un peu à Arkatakor des Samouraïs de l'éternel, demande plus de patience que les autres. Côté ennemi, le plus agaçant est sans doute les ninjas rouges qui retombent systématiquement là où l'on se tient.

Si elle allège le problème des vies, la brièveté du jeu joue évidemment aussi contre lui. Quelqu'un qui le connaît sur le bout des doigts pourra le boucler en un quart d'heure ! L'aube des années 90 aura quand même insufflé de la classe à Shinobi, une élégance qui lui faisait un peu défaut dans Revenge of lui-même. Ce sont les décors surtout qui en profitent, plus aérés. Les sprites sont moins détaillés mais plus beaux et mieux animés, bref, plus naturels. Finie la posture où-sont-les-WC du précédent ! Plus marquante aussi, la musique, qui bénéficie d'un moteur son visiblement amélioré et de beats plus énergiques, voire effervescents. Les pistes du début surtout mettent bien dans l'ambiance. Et, oui: le chien aboie (on aurait aimé aussi qu'il grogne en mordant le bras de ses victimes, mais bon, on ne peut pas tout avoir) !

Shadow Dancer est moins contraignant que Revenge of Shinobi, bien plus facile d'accès, plus agréable à tous les niveaux. Il contient un nombre de séquences mémorables: New York qui brûle, le décor qui se fend sous une secousse, l'ascension en élévateur de la Statue de la Liberté, le bonus stage. Malheureusement, il est terriblement court et on a du mal à croire que Sega nous refasse le coup des demi-jeux de la Master System (enfin, chronologiquement, il en serait plutôt l'initiateur). C'est à ce point de vue que ça bloque. C'est un classique sans en être vraiment un, un bon jeu qui n'aura pas voulu faire l'effort d'être excellent. Combinez les qualités de Revenge of Shinobi et Shadow Dancer et vous auriez pu avoir une bombe. En général, ce genre d'alchimie nous renvoie au domaine du fantasme, mais dans le cas de Shinobi Sega eut le temps de fournir cet effort et d'offrir à la Mega Drive un troisième volet. Quant à savoir s'il tient toutes les promesses de ce Shadow Dancer, il faudra attendre un prochain test d'action ninjutsu !

le 25 mai 2013
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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