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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Quand la jolie Yuko se transforme en... naine amorphe !?!!

SD Valis

SD Valis

SDヴァリス, Syd of Valis (USA)
Suppléments:

Valis chez Warhol

 Mega Drive

Développeur:
ISC / Nihon Telenet

Editeur:
Laser Soft
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
14.02.1992 Japon
1992 USA
dur Difficulté:

79%Graphismes
74%Animation
63%Son
59%Jouabilité
54%Durée de vie

60%60%
Trucs et astuces

Invincibilité:

A l'écran titre, appuyez sur Haut, Bas, Gauche, Droite, A, B, Haut, Bas. Un bruit confirmera le code. Yuko se retrouve en bikini (ce jeu est d'un goût douteux) et ses vies se rechargent dès qu'elle n'en a plus.

Valis est une série de jeux un peu spéciale. Venue des ordinateurs japonais, elle a été adaptée au petit bonheur sur plusieurs consoles et jamais dans l'ordre. Celle qui a reçu le plus d'épisodes est la PC Engine, mais ils sont sortis dans ce quarté curieux: 2, 3, 4, 1 et uniquement sur CD-ROM. Comme nous ne testons pas de jeux CD, nous n'en parlerons pas. Ensuite il y a la Mega Drive, qui vit passer trois épisodes, cette fois cela donna: 3, 1, "2".

Les guillemets, parce que ce second épisode sur Mega Drive est un peu particulier. C'est le jeu que vous avez sous les yeux, SD Valis, où SD veut dire dire Super Deformed. Au lieu d'adapter Valis II fidèlement comme sur PC Engine, Nihon Telenet, via sa filiale de distribution Laser Soft, a préféré en faire une sorte de parodie ! C'est la seule fois où cela s'est produit et l'on n'a aucune explication sur les raisons de ce choix.

Tout ce que, nous, nous pouvons vous dire est que les jeux SD, où les personnages sont atrophiés pour un effet humoristique, sont loin d'être une nouveauté. Plusieurs séries y ont eu droit, en créant même de nouvelles par mitose, en particulier chez Bandai, où les SD pullulent (à commencer par la série des SD Gundam).

SD Valis suit les grandes lignes de Valis II, avec beaucoup de simplifications au niveau du scénario et des cut-scenes, ce qui n'est pas nécessairement un drame. Mais si vous souhaitez découvrir l'histoire, aussi ténue soit-elle, de la meilleure façon possible, on vous conseillera d'éviter de commencer par la version SD (encore vous faudra-t-il en trouver une qui ne soit pas en japonais).

Dans Valis, la lycéenne Yuko Aso entrait dans le monde des rêves, Vecanti, pour le défendre contre le maléfique Rogles. Avec l'aide de la reine Valia, qui lui avait transmis l'épée Valis, elle parvenait à vaincre à la fois le tyran et Reiko, une autre lycéenne et sbire repentante de Rogles. Le jeu se terminait de manière ambiguë, sans qu'on sache bien si tout cela avait vraiment eu lieu ou si ce n'était qu'un rêve.

Cette fois, alors qu'elle se promène nonchalamment en ville, Yuko se retrouve face à Megas, frère de Rogles et son successeur. A la suite de cette confrontation, elle décide de retourner à Vecanti pour l'éliminer. Seulement, Valia ne sera pas là pour l'aider. Mais Yuko va découvrir qu'elle a une soeur et que l'esprit de Reiko subsiste...

Et du coup, le déroulement des deux jeux est très proche l'un de l'autre. On commence en ville, on court jusqu'au métro, dans le sous-sol obscur où se trouve l'entrée de Vecanti. Une fois là-bas, on enchaîne quelques niveaux, une caverne, un palais rose bonbon, un désert et l'on se retrouve dans l'antre de Megas, juste un ascenseur dans une cage thoracique qui nous conduit dans l'espace. Voulez-vous laisser ma moquette tranquille, ce n'est pas du tabac !

Cinq mondes, ce n'est pas un jeu qui tiendra longtemps en haleine. Surtout que l'accent est mis sur les combats de boss, avec un à chaque niveau, donc deux ou trois par monde, plus occasionnellement un mini-boss. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs d'entre eux ont également une seconde forme. Les niveaux mêmes sont courts, superficiels et peu intéressants. Les quelques ennemis, potentiellement rigolos, ne font pas grand-chose d'autre à part exister.

Yuko aussi est assez comique, même si on peut se poser des questions... Lycéenne, elle est censée émoustiller les adolescents, mais réduite aux dimensions d'une enfant, qui espèrent-ils conquérir ? Les pédophiles japonais ? Pour éviter ce cynisme, on essaie alors de l'imaginer plutôt comme une espèce de poupée rigolote à la grosse tête que comme une version rajeunie d'elle-même. Et ça passe assez bien, vu que les monstres ont aussi un côté jouets et figurines en plastique. Les gags pourtant viennent de ses manières infantiles, son rire étouffé, son saut à cloche-pied... Hmm. Enfin, passons, nous ne sommes pas là pour sonder l'âme japonaise.

Il y a de profonds changements par rapport au précédent Valis sur Mega Drive et ceux qu'on remarque le plus ne sont pas les meilleurs. Le truc abominable qui coince tout de suite, c'est le saut. Mon dieu, qu'ont-ils fait ! Quand Yuko saute, elle est en état de demi-apesanteur. Et ça ne s'arrange pas avec les six "armures" qu'elle acquiert tout au long du jeu. Ces tuniques, indispensables, augmentent tellement sa vitesse qu'elle est catapultée dans les airs dès qu'elle décolle les pieds du sol. Heureusement le vide nous renvoie au lieu de nous prendre et il y a très peu de séquences plates-formes. La plus longue est au début du niveau 2, quelques rondins flottant doucement au-dessus de pointes. Simpliste ? Probablement le passage le plus délicat du jeu.

Pour aller avec ce saut incontrôlable, il y a la collision, vraiment pitoyable. Se tenir près du danger suffit à en recevoir les douleurs. C'est comme un film de série B, où les acteurs tombent avant d'avoir été touchés. Il faut aussi se méfier du bord de l'écran, qui durant les combats de boss nous repoussent vers eux. On ne peut décidément se fier à personne, pas même aux bords de l'écran ! Traîtres. Une énormité aussi: dans l'équipement, les mentions D et A ont été inversées, donc la valeur de la Défense est celle de l'Attaque et vice versa ! Savoir cela vous évitera bien des mauvaises surprises.

Le son est une autre déception. Les bruitages sont peu nombreux et il n'y a aucune musique qu'on retient, cela parce qu'elles sont jouées sur des notes horriblement stridentes. Réinstrumentalisées, certaines auraient pu être jolies. Dans le cas présent, on croirait entendre la Mega Drive des années 80 alors qu'on est déjà bien dans les années 90. Finis les airs entraînants de Valis ! Le seul domaine où les deux finalement s'entendent est sur la durée de vie: ils sont aussi courts l'un que l'autre !

Tout dans SD Valis n'est pas mauvais cependant, il y a même des améliorations par rapport aux précédents jeux. Le tir par exemple est très bon; soutenu, imposant, et doté d'un turbo, ce qu'on oublie souvent au début mais qui est vital pour la suite, c'est un tir de shoot'em up. De même, pour le meilleur et pour le pire, Yuko est beaucoup plus rapide et son double saut plus naturel que le grand saut et la glissade. Le graphisme, plus clair, a aussi ses bons moments, chez les ennemis larges en particulier.

Au départ, SD Valis semble difficile, à cause de la maniabilité et de certains boss résistants. Mais finalement, une fois qu'on a compris comment les vaincre, le jeu se traverse relativement aisément. Pour les boss les plus durs, la technique consiste souvent en l'un ou l'autre de ces préceptes, parfois les deux: le cribler de tirs en évitant ses coups juste assez longtemps pour survivre, ou bien se trouver un emplacement où il devient impuissant. Du coup, on a un peu l'impression de magouiller dans ces combats, de trouver un vice de prodécure plutôt qu'un véritable point faible. Par exemple, en se plaçant au milieu de l'écran, certains boss perdent la tête et font les cent pas au lieu de se battre.

Mais il n'y a pas d'autres moyens de gagner. Et si cela démontre une chose, c'est que SD Valis est du travail bâclé. Ses niveaux ringards, sa maniabilité et ses musiques détraquées, rien n'y échappe. Contrairement aux autres Valis, celui-ci a été réalisé par ISC et non par Nihon Telenet. ISC, petite compagnie anonyme, a surtout développé des jeux de pachinko (encore eux !). N'allez pas croire cependant que les Valis de Telenet soient infiniment supérieurs. Nous avions noté le premier dans les 80%, mais c'était une note subjective d'admirateur. Il avait des défauts mais lui au moins possédait une aura. Au contraire, SD Valis, pastiche qu'il est, tourne à vide. On est tout de même surpris d'y trouver du plaisir. Son hyper-énergie et ses infantilismes ne font pas très Valis mais ils sont rafraîchissants.

L'Aversion Américaine

Fait assez rare pour un jeu SD, il est sorti aux Etats-Unis (mais pas en Europe !). Seulement, Renovation (encore une façade de Nihon Telenet) a effectué deux changements pour le moins bizarre. Le titre d'abord est devenu Syd of Valis. Syd est le nouveau nom de l'héroïne, Yuko. On pourrait croire que c'est le diminutif du nom Sidney, mais en fait Syd ici veut dire "Super Yuko Deformed". Cet acronyme nous laisse pantois. Ensuite, ils ont changé la couverture. On reconnaît Yuko, au milieu, avec son épée, mais aucun des autres personnages. C'est parce qu'il s'agit en fait de la couverture du jeu PC Engine (!) Nariagari Trendy de 1991 sur CD-ROM2, un jeu de plateau regroupant plusieurs personnages de Telenet. A part ça, le jeu est identique jusqu'au mauvais goût: le générique de fin n'est même pas traduit, ni l'inversion Attaque Défense corrigée !

le 29 avril 2016
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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Version japonaise



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