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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Blouson Dainese, casque Nolan, bottes Kenny, et bien sûr moto et matraque Mega Drive.

Road Rash

Road Rash

ロード・ラッシュ
Suppléments:

Personnages et Paysages

 Mega Drive

Développeur:
Electronic Arts

Editeur:
Electronic Arts
Genre:
Course / Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
09.1991 USA
10.1991 France
20.11.1992 Japon
très dur Difficulté:

85%Graphismes
92%Animation
91%Son
72%Jouabilité
94%Durée de vie

89%89%
Trucs et astuces

mots de passe:

Grâce à ces codes, vous débuterez avec la Diablo 1000 classé à la première place avec 64 millions de dollars. Dernier point qui, entre nous, ne sert strictement à rien.

Faites bien attention de ne pas confondre le zéro avec la lettre O !

Level 1:
00000 5UILC
5UIBN 17MN1

Level 2:
00000 5UHDC
5VI76 27D3E

Level 3:
00000 5VU3D
5USOI 37I9R

Level 4:
00000 5VRJD
5VSEI 47V0V

Level 5:
00000 5VM9D
5VTCB 57GO8

C'est de nouveau cette période de l'année où beaucoup de gens prennent la route des vacances. Mais tous ne vont pas dans la même direction ! Il y a les familles qui partent à la campagne ou à la plage, les jeunes qui vont faire la fiesta, les vieux qui roupillent dans l'autocar, et puis il y a les motards. Les motards, eux, c'est moins la destination que le trajet qui les intéresse, pour profiter du paysage et rouler des mécaniques, littéralement. Il leur arrive de faire le voyage entre amis, parfois avec les amis des amis, et ils finissent par être assez nombreux pour se faire une petite course, comme ça, pour se distraire. Mais ils se prennent tellement au jeu qu'ils en oublient le code de la route ! Haha, sacré motards ! Une pointe de vitesse entre les voitures, un coup de poing au camarade, discret. Puis un petit coup de matraque dans la face. Euh, attendez, je crois qu'il s'agit d'un gang en fait. Tirez-vous les gars !!

Pff, on l'a échappé belle ! Les motocyclistes qu'Electronic Arts a mis dans son jeu sont en effet moins fréquentables que ceux de Hang-On, l'inévitable référence dès qu'il s'agit de motos sur consoles Sega. Ils sont bad to the bone, regardez-les: ils portent des culottes et des bottes de moto, un blouson de cuir blanc avec une crotte d'oiseau sur le dos. Leur motos qui partent comme des boulets de canon sèment la terreur dans toute la région ! Merci Édith pour le renseignement. D'ailleurs ils ont des noms dans la veine des types qu'on tabasse dans les beat'em ups: Spike, Butch, Viper, Luna... En plus d'avoir un nom, ils ont aussi une barre de vie et, occasionnellement, une autre de fer. On peut ainsi échanger des coups. Et quand on n'a pas d'armes, les poings et les pieds font très bien l'affaire. Road Rash est un jeu de course qu'on pourrait facilement décrire aussi comme un beat'em up sur deux roues.

Peut-être plus intéressante encore que cette idée de départ originale est la structure du jeu. Grâce à elle, qu'on ne dénombre que cinq environnements n'est pas ressenti comme un défaut majeur. Après avoir fait la course dans chaque environnement une première fois, on nous demande bien entendu d'y retourner mais désormais en "niveau 2". Il y a autant de niveaux que d'environnements, soit vingt-cinq courses à disputer avant de voir le générique de fin. A chaque niveau, de nouvelles têtes font leur apparition, les coureurs deviennent plus rapides et agressifs, mais surtout les parcours s'allongent. Le circuit Sierra Nevada par exemple ne fait que 5.6 miles au niveau 1 alors qu'au niveau 5 il s'étire sur plus de 15 miles !

Au bout du compte, cela représente des kilomètres et des kilomètres de route, au point que EA a jugé bon d'inclure des mots de passe à la fin de chaque course. La présence d'une forme de sauvegarde était indispensable, d'une part parce que la longueur et le nombre des courses les rendraient fastidieux à enchaîner d'une traite, d'autre part parce qu'il était impératif de préserver les résultats. Pour passer au niveau suivant, il faut se classer parmi les quatre premiers; si l'on échoue, ce n'est pas grave, on est tout à fait libre de recommencer la course pour tenter d'améliorer sa position. C'est un principe ouvert très moderne, que l'on est plus habitué à voir dans les jeux actuels que dans ceux d'antant. Une récompense monétaire, en outre, est offerte à chaque coureur qui franchit la ligne d'arrivée.

L'argent n'est pas là uniquement pour donner une satisfaction vénale, il est là pour une raison bien pratique, s'acheter une nouvelle moto. Il y en a dix à vendre—jusqu'à la fameuse Diablo de $25000—et même la moins chère vaut le prix de plusieurs premières places. Pourtant, il n'y a pas à hésiter, acquérir un modèle plus performant devient vite indispensable si on ne veut pas être laissé sur le carreau tandis que l'on grimpe de niveau et qu'avec lui s'accroît la vitesse des autres concurrents. Pour toutes ces raisons, les mots de passe sont une bénédiction qui équilibrent la difficulté du jeu tout en permettant à la durée de vie de s'étayer.

Mais attention, n'allez quand même pas croire que Road Rash est un jeu facile ! Des mots de passe à chaque fin de course, une dernière place qui ne nous prive pas de pouvoir recommencer, le lecteur pourrait penser qu'on lui sert la victoire sur un plateau. Le game over est bien réel, cependant ce n'est pas l'échec dans la compétition qui le fera sortir de sa cachette comme un renard bondissant de son terrier, c'est le manque d'argent ! Eh oui, c'est un jeu américain, on ne perd pas le nord, ni la notion de ce qui importe vraiment, comme dans Super Off-Road. Sans argent, tu es game over. On appréciera la perspicacité de l'analogie.

Il y a deux façons de perdre son argent: en se faisant attraper par la police qui patrouille les routes avec une certaine indifférence, attendant que vous commettiez une faute, et en endommageant irrémédiablement votre moto, elle aussi ayant une barre d'énergie. Il n'y a que les arbres et les vaches qui n'aient pas de points de vie dans ce jeu ! Et encore, les seconds meuglent leur mécontentement quand vous leur rentrez dedans. Une caractéristique inoubliable de Road Rash sont les terribles chutes dont votre personnage et les autres motocyclistes peuvent être la victime. C'est à la fois très amusant et terriblement frustrant dès qu'on joue sérieusement, comme les carambolages monstres de Burnout.

Quand on percute violemment un obstacle, l'impact envoie la moto et le conducteur voltigés séparément. Une fois remis sur pieds, il faut aller retrouver son véhicule. Le personnage est automatiquement poussé dans sa direction mais on peut tout de même le contrôler, juste pour le plaisir de perdre son temps à flâner. Comme avec d'autres aspects du jeu, ces chutes impressionnantes étaient en avance sur leur temps, loin du jeu de course pépère où les collisions sont à peine marquées. D'autant plus qu'elles pouvaient impliquer plusieurs motards simultanément, offrant cette vue surréelle de machines et de corps tournoyant brièvement dans les airs, ricochant sur le sol comme les débris d'une explosion.

Tout cela fonctionne parce que la 3-D est bien rendue. La technique est assez élaborée puisqu'elle permet d'afficher une large quantité d'obstacles en bord de route, pas juste des panneaux et des arbres, mais des animaux, des maisons, des gens, sans que la vitesse de défilement ou le nombre de véhicules présents, lui aussi important, en souffrent. Six coureurs peuvent facilement se retrouver en même temps sur cette route qui ondule et s'étire en toutes sortes de courbes inimaginables, criblée de virages dangereux et de côtes aux sommets desquelles on peut s'élancer dans les airs. Même sur Super Nintendo, console généralement considérée comme plus performante au niveau de l'animation, on n'a guère eu l'occasion de voir un jeu de course avec un affichage aussi dense.

Le contrecoup de cet accomplissement est que l'animation est un peu saccadée. Quelle que soit la technique utilisée, les zooms sur les sprites se font par à-coups plutôt que dans un mouvement continu. Cela les déforme aussi, leurs lignes sont parfois brouillées, mais emportés dans le sillage de la vitesse, ce n'est pas si évident. Le graphisme est somme toute agréable quoique manquant quand même de personnalité; c'est un jeu réaliste, un design américain, on peut se dispenser d'imagination. Cela heureusement n'a pas été l'attitude du compositeur, Rob Rubbard. Quoi, le type qui a fondé l'Eglise de Scientologie !? Non, non, pas Ron, Rob, le type qui a fondé l'église des grandes musiques du Commodore 64.

Celles de Road Rash trahissent le parcours du bonhomme et de nos jours leur ancienneté est loin de passer inaperçue. Elles ont des intonations et des modulations franchement "eighties", on se croirait en train d'écouter la bande son d'une série télé américaine branchée d'Antenne 2. Cependant, peu importe le contexte musical, de la bonne musique reste de la bonne musique et celles de Road Rash n'ont certainement pas démérité. On regrettera d'ailleurs amèrement qu'il n'y ait aucun sound test, aucun moyen de les écouter à tête reposée. Le seul moyen de les entendre sans interruption est en jouant et on est alors trop occupé à rester en selle pour en profiter pleinement. Avec quelques voix digitalisées et des chocs clairs, les bruitages ne sont pas en reste. Surprise toutefois, pour entendre les bruits des moteurs il faut couper les musiques; c'est peut-être mieux comme ça, au moins ils n'empiètent par sur les musiques.

Road Rash est vraiment un concept avant-gardiste qui ébauche des succès de la décennie suivante comme San Francisco Rush, Burnout et surtout Grand Theft Auto, avec lequel il partage la possibilité de se séparer de son véhicule, le choix du réalisme, la violence physique et, contrairement à Chase HQ mais comme dans Need for Speed, un personnage qui se retrouve de l'autre côté de la loi, poursuivi par la police. Il a des qualités exemplaires qui sur notre site se traduisent par des quatre-vingt dix et quelques pour cent bien mérités. Néanmoins, tout n'est pas parfait et un défaut encombrant vient sérieusement gâté les parties dans les niveaux supérieurs. C'est la jouabilité.

Et pas juste un aspect de la jouabilité mais plusieurs. Certains virages sournois, s'alignant les uns derrière les autres, sont quasiment infranchissables lancé à pleine vitesse. Cela va par moments si vite que l'on a la sensation de planer au dessus de la route sans avoir aucun contrôle sur ses contorsions folles, brisant en quelque sorte l'illusion sur laquelle le jeu est bâti. De même, les voitures et autres obstacles qui apparaissent soudain au sommet ou au bas d'une colline ne peuvent être évités. Les chutes spectaculaires qu'ils entraînent font perdre un temps précieux. On nous rétorquera qu'il n'y a qu'à acheter une meilleure moto et à apprendre les parcours par coeur. Mais vu la taille de ceux-ci, ce n'est pas vraiment une option. Quant à la nouvelle machine, il faut la payer, et cela oblige alors à disputer des courses qu'on est certain de ne pas gagner parce que la moto qu'on possède est trop faible, principe désespérant et assez méprisable sur lequel le jeu malheureusement mise beaucoup. Pour atteindre ne serait-ce que la quatrième place, il faut déjà livrer un combat acharné. On nous donne même de mauvais conseils, comme d'acheter immédiatement une nouvelle moto et d'utiliser le frein dans les virages, alors que certains modèles ne valent pas le coup et que franchir un virage à plein pot est le seul moyen de rattraper le peloton de tête.

En dépit de ces réserves, on brûle quand même ses pneus sur le bitume avec plaisir. Avant de devenir l'un des plus gros éditeurs de la planète, Electronic Arts était l'un des plus productifs sur la 16-bit de Sega. C'est de là qu'est parti leur succès. S'ils ont sorti énormément de jeux de sport et presque autant d'adaptations de jeux PC (Buck Rogers, Centurion, The Faery Tale Adventure...), ils ont aussi eu leur moment de grâce avec des formules originales comme ce Road Rash et quelques autres (James Pond, Rings of Power...). Un éditeur incontournable de la Mega Drive, omniprésence dont on se plaindra moins qu'aujourd'hui, la diversité étant alors, malgré des ratages, encore de mise.

le 25 juillet 2008
par sanjuro



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