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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


L'un des plus populaires jeux de plates-formes de la Mega Drive débouche sur 1UP.

Quackshot starring Donald Duck

Quackshot starring Donald Duck

アイ ラブ ドナルドダック グルジア王の秘宝
(I love Donald Duck - Gurujia Ō no Hihō, trad: "Le Trésor du Roi Gurujia")
 

 Mega Drive

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1P

Dates de sortie
20.12.1991 Japon
199? USA
199? Europe
moyenne Difficulté:

90%Graphismes
80%Animation
92%Son
90%Jouabilité
84%Durée de vie

86%86%

En découvrant une carte au trésor dans un livre de son oncle, une cupidité bien familiale envahit Donald. Adieu veaux, vaches, cochons, Daisy, hello aventure ! Donald laisse son dîner sur le feu, embarque ses trois neveux Riri, Fifi, Loulou, et s'improvise pilote d'un aéroplane, à bord duquel il est prêt à faire le tour du monde pour mettre la main sur la fortune du roi Guruzia. Mais il n'est pas seul sur sa piste, le gang de Pat Hibulaire espionne Donald et le suit de près dans ses tribulations aux quatre coins du globe. Fortune et gloire, petit canard, fortune et gloire.

Donald n'a pas seulement troqué son éternel costume de petit marin pour celui patenté de l'aventurier, il a aussi emporté un instrument de défense plus précieux que le pistolet ou le fouet, la ventouse. Donald a mauvais caractère, mais c'est malgré tout un pacifiste et Sega lui a donné la plus inoffensive des armes. Si c'était Battle Royale, ce serait mal parti pour lui, mais dans l'univers qui est le sien, la ventouse accomplit des miracles; elle paralyse presque tous les ennemis pendant quelques secondes, laissant le temps à Donald de les dépasser. Par la suite, il obtiendra même un nouveau type de ventouses, qui s'accroche aux surfaces et sur lesquelles il est possible de grimper, ouvrant de nouvelles possibilités de gameplay. Après avoir joué à Quackshot, vous ne regarderez plus un toilette bouché de la même façon.

Dès le départ, on peut choisir sa destination sur la carte, qui sont au nombre de trois: Duckburg (Donaldville en français), le Mexique et la Transylvanie. Après avoir parcouru ces niveaux, il faut se rendre dans de nouveaux pays, sur les côtes de Norvège pour explorer un bâteau viking, aux Indes, en Egypte, et au pôle Sud, l'Antarctique. La formule évoque celle de son "oncle", Duck Tales de Capcom sur NES, où l'on pouvait choisir aussi son niveau; les deux jeux ayant d'ailleurs la Transylvanie en commun, le niveau le plus diversifié de Quackshot. Toutefois, on se rend compte que le système est en réalité bien différent; si dans Duck Tales on était vraiment libre de l'ordre dans lequel faire les niveaux, il n'y a aucun choix dans le jeu de Sega, un objet précis étant toujours requis pour pouvoir avancer. En contrepartie Quackshot propose un large choix de niveaux, 9, deux venant s'ajouter à la fin. Indépendamment les unes des autres, chaque destination est suffisamment variée pour entretenir l'intérêt du joueur.

Hormi les ventouses, qui sont l'idée la plus novatrice de ces aventures palmipèdes, le déroulement du jeu est assez conventionnel, c'est de la plate-forme typique, mais où les adversaires au lieu de disparaître restent figés sur place. Il y a un menu d'équipement qui apparaît quand on appuie sur Start et qui ne contient pas grand chose, surtout des objets secondaires à l'exception du pistolet à bulles. C'est trop peu pour donner un sentiment de jeu d'aventure. Les rencontres avec les boss quant à elles sont irrégulières puisqu'ils sont au nombre de cinq. Ces combats peuvent se révéler délicats si l'on n'adopte pas rapidement le bon rythme de riposte. Avec quelques phases de saut, c'est la partie la plus difficile d'un jeu autrement assez agréablement dosé.

Donald n'est pas un héros très élégant, avec ses grosses fesses il manque de souplesse (poésie de quartier). Ce n'est pas la faute à l'animation, c'est au contraire ce qu'elle fait de mieux, de donner du réalisme aux dandinements de l'aventurier et de mettre en évidence la lourdeur de son centre de gravité. Autrement elle est loin d'être le point fort du jeu, beaucoup d'ennemis sont rigides avec une ou deux variations de leurs sprites; quand ils s'animent, ils tremblent surtout. Peu d'animation aussi à relever dans le décor, même au niveau des arrière-plans, dont la Mega Drive aime généralement à s'occuper.

Et au niveau des graphismes, ça donne quoi ? Le sentiment est moins mitigé mais non dénué de réserves. Le mieux, de loin, sont les sprites des personnages, ennemis ou alliés, tous sont très bien reproduits, peut-être encore plus habilement qu'ils ne le seraient dans un dessin animé avec ici un plus grand éventail de teintes. Les serpents et les tortues ont un air incroyablement idiot, Pat Hibulaire a une mine patibulaire, les petits fantômes sont trognons, d'autres, commes les piranhas, sont exactement le contraire, comme quoi les dessinateurs sont flexibles. On est moins catégorique en ce qui concerne les décors, il y a du bon et du moins bon. Dans l'ensemble les arrière-plans sont beaux (Duckburg, Transylvanie), même si on peut leur reprocher d'utiliser un peu trop de couleurs unies là où des dégradés auraient produit un meilleur effet.

Mais c'est surtout le premier plan qui manque de charme, quelque soit le niveau, les formes sont très cubiques, angulaires; des bloc qui s'empilent les uns sur les autres, et des lignes, un peu partout. Cela donne au jeu un aspect géométrique qui nuit subtilement à son esthétisme. C'est regrettable, la qualité, les détails du graphisme étant eux à la hauteur. Vous en connaissez beaucoup des jeux où l'on peut compter les dents de l'ennemi ? ici, l'orque. Sega s'est même donné la peine de reproduire des motifs persans dans le palais du maharadja. Aucun problème de ce genre avec la musique, après une heure à écouter Duckburg en boucle, difficile de dire le contraire. Le processeur de la console, qui a produit dans sa carrière autant de mélodies dissonantes que d'airs obsédants, fait de son mieux avec ses capacités limitées pour ne pas avoir à rougir de son travail sur Quackshot.

Même si le résultat n'impressionne pas forcément immédiatement, peut-être à cause de la pauvre instrumentalisation de la Mega Drive qui rappelle par moments la Master System, on réalise tôt ou tard sa qualité. On se demande d'ailleurs si toutes ces musiques sont originales, ou si, comme dans le cas de Duck Tales, certaines ont été reprises du dessin animé. Si elles sont originales comme on serait tenté de le croire, elles sont vraiment fantastiques, bien qu'elles se répètent assez vite. On parlait d'airs obsédants, c'est exactement ce qui se passe ici, toutes les musiques ont des refrains, parfois aux intonations exotiques, qui ne vous sortent pas de la tête. Il n'y a que celles du repaire et de l'île qui sont un peu moins bonnes, elles sont un peu plus atmosphériques aussi. On notera à ce propos que leur composition n'incombe pas à une personne, mais à un groupe, le Kamiya Studio. Peut-être l'explication de ce succès ?

Malgré des qualités aussi évidentes qu'indéniables, quelque chose empêche Quackshot de se hisser parmi les grands jeux de plates-formes. Certains diront qu'il a veilli, mais ce n'est pas cela, car ce qui semble lui manquer aujourd'hui état déjà absent hier. C'est un jeu dont on veut voir le bout, mais pas un sur lequel on veut passer tout son temps, ni vers lequel on s'empressera de revenir une fois terminé. D'autres jeux dans la même veine mais moins durs et moins longs sont plus agréables que lui. C'est le syndrome de beaucoup de jeux de plates-formes Sega, le genre n'ayant jamais vraiment été leur spécialité comme il le fut pour Nintendo, Konami ou Capcom. Il leur manque presque toujours cette magic touch et les premières victimes en sont systématiqument le plaisir de jeu et la durée de vie, c'est à dire ici le temps que l'on souhaite dédier à un seul et même titre.

Ca ne gêne pas bien entendu pour apprécier Quackshot sur d'autres niveaux, le graphisme des personnages et la diversité des environnements, la musique, l'idée des ventouses, les menues références à Indiana Jones (à la Dernière Croisade en particulier). C'est une production Sega de haut niveau, et on s'y amuse suffisamment. Cependant, en tant que jeu de plates-formes, on lui préfèrera Sonic the Hedgehog ou Kid Chameleon, des titres plus agressifs qui réussissent mieux à Sega. On retrouve quelques-uns des défauts de Castle of Illusion aussi, qui était très beau mais un peu creux et auquel la Master System et la Game Gear réussissaient mieux. Durant deux générations de console, 8 puis 16 bit, Sega et Capcom se livrèrent à une discrète compétition sur le thème Disney sur des supports rivaux, et si sur la forme ce fut globalement un match nul, sur le fond, ce n'est pas Sega qui gagna.

le 12 octobre 2007
par sanjuro



Jeu testé en version française
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