NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


"Dans son royaume aquatique, on se raconte sans fin ses exploits fantastiques"

Ecco the Dolphin

Ecco the Dolphin

エコー・ザ・ドルフィン
 

 Mega Drive

Développeur:
Novotrade

Editeur:
Sega
Genre:
Action / Aventure

Joueurs:
1P

Dates de sortie
29.07.1993 USA
30.07.1993 Japon
31.07.1993 Europe
horrible Difficulté:

93%Graphismes
92%Animation
88%Son
80%Jouabilité
92%Durée de vie

89%89%
Trucs et astuces

Oxygène:

Entrez le mot de passe SHARKFIN pour obtenir de l'oxygène illimité et l'attaque sonar.

Invincibilité:

Entrez un mot de passe valide. A l'écran qui précède le niveau, maintenez enfoncés A et Start. Le niveau débute en pause, retirez-la et vous voici immortel.

Debug mode:

Faites pivoter Ecco et mettez le jeu en pause au moment où il regarde vers vous. Appuyez ensuite sur Droite, B, C, B, C, Bas, C, Haut. Dans ce menu, vous disposez d'options pour changer de niveau, écouter le son (A pour la musique, B pour les bruitages), changer le tempo de celui-ci, lire les messages, activer l'invincibilité et téléporter Ecco n'importe où dans le niveau.

Musique:

Mettez le jeu en pause et appuyez sur A pour couper la musique.

Mots de passe:

1-3   Undercaves:
CFOAINCS

1-4   The Vents:
ZTHEINCA

1-5   The Lagoon:
JNSBRIKY

1-6   Ridge Water:
NTSBZTKB

2-1   Open Ocean:
KLXAMYMO

2-2   Ice Zone:
GQAQOYMK

2-3   Hard Water:
YXHMOYMM

2-4   Cold Water:
VKPIOYMA

3-1   Island Zone:
XPAMLYMT

3-2   Deep Water:
YANTLYMZ

4-1   The Marble Sea:
OMLXNYMF

4-2   The Library:
CPEBOYMU

4-3   Deep City:
IBTTNYMS

4-4   City of Forever:
GOYEOYMU

5-1   Jurassic Beach:
KZKMJKMK

5-2   Pteranodon Pond:
BXOIRVMS

5-3   Origin Beach:
SNIMRVMX

5-4   Trilobite Circle:
UQBQRVMZ

5-5   Dark Water:
TVUTRVMZ

6-1   Deep Water:
PQMLZJMW

6-2   City of Forever:
POMMDXMN

7-1   The Tube:
EMIQZIMH

7-2   The Machine:
RPAFHUMY

7-3   The Last Fight:
BXIQIUMK

L'air était doux, chauffé par les caresses du soleil et poussé par une brise légère. Lui se baignait avec sa famille, plongeant en apnée, bondissant hors de l'eau, s'éclaboussant, riant. La grande mer, calme et si claire que les pronfondeurs offraient leurs couleurs et leurs formes jusqu'à la surface, les tenait dans sa paume. Mais soudain, tout se détraqua. Un bruit épouvantable, de violents éclats de lumière, et tout le lagon comme aspiré dans le ciel. Volé des siens, il se retrouva tout seul. Perdu, apeuré, il nagea aussi loin qu'il put, s'échouant contre les récifs et battant les eaux comme un noyé.

Il ne pouvait pas s'élancer armé d'une épée à la recherche des disparus, il ne pouvait pas non plus sauter dans un appareil qui l'emporterait vers le ciel criminel. Il ne pouvait que lever la tête vers cet espace infini, cet espace plus large et immense que celui dans lequel son corps flottait, songeant combien lui, Ecco, était si impuissant face à l'injustice de l'inconnu. Pourtant, le dauphin ne se résigna pas. Il quitta son lagon, nagea en direction de régions inexplorées à la recherche d'indices pour trouver un passage qui le conduirait tout là-haut, là où il pourrait rejoindre sa troupe et où le mystère de leur disparition lui serait expliqué.

Ainsi commence Ecco the Dolphin, titre à part de la Mega Drive. Son originalité tient au fait que, vous l'aurez compris, on y dirige un poisson ! Pardon, un cétacé, le noble et bienveillant dauphin; ce qui ne l'empêche pas de se servir de ses nageoires comme les autres créatures, petites et grandes, qui peuplent les fonds marins. En tant que jeu, on serait tenté d'y voir une suite de niveaux aquatiques, comme ceux qui occupent ordinairement une place secondaire dans des jeux d'action normaux, notamment ceux de plates-formes. On connaît leur réputation. Ils sont souvent difficiles, parsemés d'ennemis et de pièges que la jouabilité particulière rend malaisés à éviter, et c'est généralement avec appréhension, voire avec une pointe d'agacement, qu'on les aborde. Eh bien, Ecco, à sa façon, se montre le digne héritier de cette longue tradition de sévices et de peines !

Le nombre de niveaux déjà impressionne. En comptant le boss final, il y en a vingt-sept, dont trois en fait qu'on rejoue. Une aventure faite de vingt-sept niveaux aquatiques ! Imaginez un peu ça, un cauchemar de joueur ! Cependant, Novotrade a quand même des visées différentes. Contrairement au plombier ou au hérisson qui pataugent, coulent et se noient, Ecco est lui dans son élément, il y est vif et léger. Ca ne l'empêche pas de pouvoir lui aussi se noyer, c'est un cétacé, un mammifère comme vous et moi; comme tel, il a besoin de remonter à la surface pour pouvoir respirer et dispose ainsi, sous sa barre de vie, d'une barre d'oxygène qui décroît lentement. Mais il est bien à l'aise dans l'eau, autant que le sont justement Sonic et Mario sur la terre ferme. Il peut aller aussi vite qu'eux grâce au bouton C qu'on tapote pour accélérer et au bouton B qui permet de se propulser agressivement. Il peut encore réaliser des acrobaties qui ne sont pas à la portée des deux autres: pirouettes, sauts périlleux, et des prouesses physiques tirant parti de l'espace comme seul l'élément liquide le permet.

Ces aptitudes lui seront bien utiles pour retrouver ses compagnons. L'oxygène étant toujours susceptible de manquer en profondeur, il est bon de pouvoir opérer rapidement, de savoir se faufiler entre les méduses et de se glisser dans les boyaux au quart de tour. Pour se défendre, il se sert de la charge et d'une technique au sonar que lui apprend un autre dauphin. Le sonar, en temps normal, ne sert qu'à produire un bout de plan en maintenant le bouton A enfoncé pour renvoyer l'onde vers soi. Les sauts hors de l'eau ont aussi leur importance et plusieurs d'entre eux vous obligent à bien maîtriser la technique, en particulier au niveau City of Forever où l'on doit réaliser des bonds immenses qui nécessitent une pression de bouton au dixième de seconde près. Enfin, Ecco est capable de pousser des objets avec son museau pour surmonter certains obstacles.

Car l'un des aspects les plus intéressants d'Ecco est qu'il ne s'agit pas d'un simple jeu d'action mais d'un jeu d'action et d'aventure. Il faut réfléchir pour déjouer certains pièges, on communique avec des dauphins et d'autres créatures intelligentes par l'intermédiaire du sonar (on "chante" au lieu de "parler"), et surtout les niveaux sont liés les uns aux autres par un vrai scénario où la science-fiction prend une part de plus en plus grande, avec voyages dans le temps et extra-terrestres. La plupart des niveaux toutefois obéissent à une règle archi-classique: trouver la sortie. Des Glyphs, de gros cristaux tournants, bloquent certains passages et il faut en chercher d'autres qui, quand on les touche, transmettent à Ecco la "clef". Les Glyphs peuvent aussi contenir des messages ou donner la précieuse invincibilité.

Si rien ne nécessite de se torturer les méninges pour en venir à bout, on ne peut pas en dire autant de la difficulté générale. Les phases d'adresse sont si dures que la résistance d'Ecco, pourtant étonnamment bonne, ne suffit pas et que l'on meurt avec la terrible charge de devoir recommencer le niveau tout au début. Pas question de complimenter les auteurs pour avoir mis des mots de passe, avec vingt-sept niveaux, c'était l'évidence même. Il y a un vrai problème de difficulté qui gâche fortement le jeu, le rend impossible à terminer dans les niveaux supérieurs où les scènes se succèdent toutes plus dures les unes que les autres. Le bien nommé niveau Dark Water par exemple, se termine par un combat de boss dans lequel on meurt si vite que l'on n'a pas le temps de comprendre ce qu'on est censé faire. Et pour revenir à lui, et sans doute mourir encore en quelques secondes, il faut recommencer tout le long parcours.

C'est clairement le talon d'Achille d'Ecco the Dolphin, un très, très mauvais dosage de la difficulté. Et les exemples ne manquent pas: absence de points de sauvegarde dans un niveau, derniers niveaux trop longs, mot de passe pour le boss final qui n'est donné qu'après l'avoir battu (!), famille d'ennemis excessivement collants (crabes, araignées de mer, trilobites...) ou même inversement, excès de générosité avec cette invincibilité qui restaure vie et oxygène sans que cela ait une incidence sur les passages les plus désespérément frustrants. A l'époque, le jeu avait reçu des notes exceptionnelles dans la presse, démontrant bien qu'en s'abstenant de tester un jeu à fond, il y a toujours le risque de passer à côté de défauts tardifs mais absolument décisifs.

Le gameplay même n'est pas étranger à ces tourments incessants. Encore une fois, on peut facilement désigner des coupables: le courant, contre lequel on doit souvent lutter et qui est d'une telle force qu'il vous cloue sur place si vous ne sautez pas à pieds joints sur votre manette, le super saut, dont nous parlions précédemment, qui demande d'essayer encore et encore tant la marge de succès est infime, et les ennemis, qui réapparaissent dès qu'on s'éloigne ne serait-ce que d'un vacillement, achevant de nous faire perdre patience et raison. Tout cela use les nerfs plus vite qu'en les frottant au rabot. On prend ces fonds marins en horreur et on ressent beaucoup de pitié pour ce gentil dauphin, qui n'est certainement pas heureux comme un poisson dans l'eau, torturé sans fin par ces démons visqueux. Les auteurs l'ont de surcroît affligé d'un cri plaintif, strident, qui irrite autant l'oreille qu'il met mal à l'aise, comme si vraiment la pauvre bête était en train de passer un sale quart d'heure.

En mettant le jeu en pause puis en appuyant sur A, on peut supprimer les musiques mais pas les bruitages; on aurait préféré le contraire, la plupart d'entre eux étant d'un aigu assez irritant, comme le sonar. Les musiques sont plutôt agréables, quoique de qualité vraiment variable, allant de moyennes à très jolies, avec tout en haut celle de la banquise, moment de pure beauté aux notes cristallines et fragiles, qui résonne d'une tristesse fantomatique dans la tendre clarté des glaces. Un écho de perfection auquel très peu de jeux ont pu goûter. Toutes réussissent bien en tous cas à exprimer l'atmosphère unique dans lequel les évènements se déroulent et utilisent une instrumentalisation variée dont l'originalité fait honneur à la Mega Drive.

Mais bien évidemment, c'est le graphisme qui dans Ecco s'approprie les éloges; même s'il est très épars, dû à la nature de l'environnement, il est détaillé et de toute beauté avec des couleurs riches et des dégradés superbes de finesse, indispensables pour créer l'illusion des profondeurs sous-marines. Les sprites, ceux d'Ecco et de la faune courante en particulier, sont réalistes sans trop l'être, c'est à dire sans passer pour d'affreuses digitalisations à la Mortal Kombat; cela leur sied merveilleusement bien et est indéniablement la raison principale, avec la reconstitution des profondeurs, pour laquelle le jeu est si envoûtant visuellement. On se laisse bercer par les flots, suivant du regard l'élévation des bulles et la danse des bancs de poissons. Toutefois, on peut formuler quelques reproches, notamment sur la sensation parfois trop forte de vide et le caractère répétitif de certains niveaux, Atlantis et la préhistoire peut-être plus que d'autres. Et puis, la méthode utilisée dans les niveaux classiques pour créer le décor donne l'impression, sans doute réelle, que des éléments disparates ont été soudés entre eux, avec des coupures bien visibles aux bords.

L'animation n'est pas en reste, extrêmement fluide, sans l'ombre d'un ralentissement, the dolphin n'a pas de leçons à recevoir de the hedgehog. Elle n'a que deux faiblesses: de ne faire usage que de deux plans de scrolling et, un peu plus grave, d'avoir quelques créatures très figées, comme le Ptéranodon et les aliens qui ressemblent à des blocs mouvants. Pour certains joueurs, Ecco aura sans doute été une révélation: peu de jeux peuvent se prévaloir d'avoir choisi un thème aussi original. Cependant, moins que Sega, c'est Novotrade qu'il faut remercier tout en apprenant d'eux une chose: il s'agit d'une équipe hongroise, emmenée par l'Américain Ed Annunziata. Oui, Ecco vient de Hongrie ! Ce n'est pas un pays dont on entend beaucoup parler sur la scène internationale des jeux vidéo, ni même européenne, et pourtant eux aussi ont eu leur chef-d'oeuvre. Au nom de la diversité culturelle, on ne peut que s'en réjouir.

On prend du plaisir à jouer à Ecco, beaucoup de plaisir, tant qu'on n'y rencontre pas une situation affolante de difficulté qui nous renvoie au début du niveau pour recommencer ce cercle tout ce qu'il y a de vicieux. On passe beaucoup trop de temps à se débattre, que ce soit contre le courant ou ces ennemis perpétuels, ce qui n'est jamais bon signe quand l'excellence d'un jeu est dans la balance. A cause de cela, c'est un résultat mitigé. Certes, l'impression est largement positive mais on ne peut chasser la déception de ne pas parvenir à finir certains niveaux et le jeu même. On garde en soi l'irrésistible culpabilité d'avoir échoué à aider le dauphin dans sa quête désespérée pour retrouver les siens.

le 22 mai 2009
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
Boîte du jeu
Version européenne

design par Boris Vallejo

Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 320x224
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15
16 | 17 | 18 | 19 | 20
21 | 22 | 23 | 24 | 25
26 | 27 | 28 | 29 | 30
31 | 32 | 33 | 34 | 35
36 | 37 | 38 | 39 | 40
41 | 42 | 43 | 44 | 45
46 | 47 | 48 | 49 | 50


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com