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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Abobo... Abobo... Abominable ?

Double Dragon II - The Revenge

Double Dragon II - The Revenge

双截龍II / ダブルドラゴンII ザ・リベンジ
 

 Mega Drive

Concepteur:
Technos Japan

Développeur:
Pal Soft

Editeur:
Pal Soft
Genre:
Beat'em up

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
20.12.1991 Japon
facile Difficulté:

69%Graphismes
66%Animation
72%Son
68%Jouabilité
50%Durée de vie

56%56%

Tout le monde adore Double Dragon II sur NES. Pour reprendre une formule publicitaire: "l'essayer, c'est l'adopter". Tout le monde aussi aimerait avoir le jeu, ce qui n'est pas le cas des consoles rivales. Du moins c'est ce que l'on croit, car en réalité il existe des adaptations sur deux autres consoles: la PC Engine et la Mega Drive. Si vous n'en avez jamais entendu parler, ne vous étonnez pas, la première est sur CD-Rom et toutes deux sont exclusives au Japon. Mais cela pique tout de même la curiosité. Si ce jeu culte existe sur d'autres machines, certainement la version Nintendo devrait perdre un peu de son aura au profit de ses rivales.

Ce que l'on remarque tout de suite avec la version Mega Drive est à quel point cela ne ressemble pas à la version NES. On en viendrait presque à croire qu'il s'agit de l'adaptation d'un autre jeu. La main dans son gilet comme Napoléon, l'expert s'exclame dédaigneusement: "Pff ! Mais ce n'est pas Double Dragon, ça !" Eh bien l'expert du dimanche a tort. La Mega Drive est bien plus proche du vrai Double Dragon II que ne l'est la NES, car contrairement à elle, nous sommes en présence d'une véritable adaptation du jeu d'arcade.

Mais évidemment, fidélité n'est pas nécessairement synonyme de qualité. Une chose est sûre, selon la version que vous connaissez, arcade ou NES, c'est d'après elle que vous jugerez la version Mega Drive. A moins d'être un Dragon vierge, dans ce cas vous la jugerez pour son seul mérite. Si vous lui en trouvez. Comme nous nous venons de la NES, à la fois par expérience et par le dernier test, c'est par elle forcément que se feront les comparaisons.

La première différence est qu'on assiste au meurtre de Marian dans une scène qui rappelle son kidnapping dans le premier jeu. On remarque du reste qu'il n'y a plus aucune des jolies images intermédiaires de la NES, qui étaient pourtant nombreuses. D'un côté un petit gain, de l'autre une perte considérable, 1-0 pour la NES; ça commence mal pour la Mega Drive. Le graphisme fait plus sérieux, finies les tronches de cake (ici terme affectueux). Mais autant on sentait que la NES faisait un effort, autant la Mega Drive semble se la couler douce avec des décors génériques, pauvrement exécutés.

Les animations des personnages par contre sont plus riches, 16 bits oblige. La Mega Drive saute de joie... mais son succès est de courte durée. Car si elle a plus d'animations, elle perd en revanche des techniques de combat. L'uppercut est toujours là mais il n'a plus le même impact, alors que le super-coup-de-genou-de-la-mort-qui-tue a lui carrément disparu. C'est qu'il était vraiment l'apanage de la NES. L'hélicoptère (ou cyclone) heureusement a survécu, on peut le faire dans un sens comme dans l'autre, ce qui ne sert strictement à rien.

Au lieu de perdre leur temps avec des détails de ce genre, les bien nommés Pal Soft auraient mieux fait de fignoler la jouabilité. Bien que l'on dispose maintenant de trois boutons, dont un dédié au saut, on se sent plus entravé que jamais. L'ennemi par exemple peut facilement se placer contre nous, se superposer, et dans ce cas on ne peut rien lui faire mais lui arrive facilement à nous frapper. C'est pire encore avec l'aire de mouvement réduite (on ne peut utiliser que 70% de la longueur d'écran). A cause de ça aussi, la prise par les cheveux, qui est si simple à réaliser sur NES, est ici plus dure à sortir que l'hélicoptère !

Qui est-ce qui déguste ? C'est Bibi ! Les ennemis sont très agressifs, autant que dans le premier jeu NES, et bougent vite (60Hz oblige). Leur plan de bataille est assez curieux. Ils exécutent comme une petite danse, en faisant des allées et venues, une sorte de menuet du voyou; à moins qu'ils aient déjà réussi à nous acculer, dans ce cas ils ne nous lâchent plus. S'ils remarquent une échelle, ils leur arrivent de monter dessus, mais ils ont du mal à en redescendre alors ils restent agrippés, parfois même sans l'avoir gravie. D'autres fois ils préfèrent se mettre dans un petit coin, méditant sur la futilité des relations humaines. Soit ce sont des philosophes, soit on leur a trop tapé sur la tête.

Peut-être le seul véritable avantage de cette version est que l'on peut conserver les armes jusqu'au bout du niveau au lieu de les voir disparaître après chaque rixe. Mais comme toute qualité dans ce jeu vient aussi avec un défaut, les lanceurs de couteaux ont un rythme beaucoup plus soutenu. Ils nous mitraillent tant et si bien qu'il devient quasiment impossible de se relever. De manière générale, c'est une autre nuisance: si on ne les sépare ou ne les neutralise pas immédiatement, les ennemis s'assemblent, formant une espèce de monstre à trois têtes et six poings qui ne laisse aucun répit.

Malgré tout, Double Dragon II n'est pas un jeu ardu. On nous offre des continus et on peut régler ses vies, ce qui n'est pas le cas sur NES. Mais surtout, il est court, avec seulement quatre niveaux. Le premier est si petit que si vous jetez un oeil aux photos 2, 3 et 5, vous l'aurez vu en entier ! Pour nous paraître plus long, on nous fait avancer pas à pas. Il est beaucoup moins axé plates-formes que son pendant 8 bits, même si l'on trouve quelques pièges, des tapis roulants et des poussoirs, ainsi que d'autres plus originaux, comme la moissonneuse batteuse et la statue du lancier. Le niveau 2 dans l'usine est assez varié, le niveau 3 dans les champs assez original (Harvest Moon donnant dans la castagne), mais cela ne suffit pas.

Moins encore avec le handicap d'une réalisation souffreteuse. Pourquoi l'image est-elle aussi sombre ? Le graphiste travaillait dans le noir ? Le programmeur devait lui travailler sans écran. Des ralentissements terribles minent certains combats, que rien ne distingue des autres. Il y a un temps limite, mais ne le craignez pas. Une seconde de jeu met cinq secondes réelles à s'écouler, comme sur l'horloge du dentiste. La fin, franchement merdique, est l'ultime insulte. En arcade, on nous balance une image sans explications, sur Mega Drive l'effort est encore moindre.

Double Trouble

On évoquait la recherche de ses mérites en début d'article, malgré toute notre bile, Double Dragon II en a bien quelques-uns. Les musiques ne sont pas mauvaises, il a des digits vocales plus drôles que convaincantes, mais c'est tout de même quelque chose, un mode 2 joueurs est toujours bon à prendre, tout comme un beat'em up donne l'occasion de se défouler. Celui-là n'est quand même pas assez mauvais pour trahir cette règle d'or — même si c'est aussi le genre de jeu dans lequel on est rejeté au sol dès qu'on se relève. Mais son vrai mérite, celui que personne ne peut lui voler, est d'être vraiment fidèle à l'arcade.

Il n'est pas aussi joli, certes; il lui manque parfois de petits bouts au début des niveaux et surtout des pans de graphismes, mais autrement il suit bien son modèle: ses niveaux, ses bonhommes... il n'oublie même aucun de ses défauts. Car soyons honnête, la borne originale n'est pas un chef-d'oeuvre. Si l'on garde un souvenir affectueux de Technos, c'est surtout grâce à leurs conversions NES, qui prenaient grand soin de s'éloigner du game design de l'arcade. L'ironie de Double Dragon II en arcade, et donc aussi sur Mega Drive, est qu'il ressemble beaucoup au premier jeu. C'est presque une redite.

Il lui manque toute la fraîcheur de la version NES. Sans tenir compte de la différence 8-16 bits, on pourrait croire celle-ci plus récente, presque moderne (après tout on fait encore des jeux dans ce style). A l'inverse, la version Mega Drive pourrait passer pour un projet avorté ou une vieillerie difficile à resituer. C'est un jeu qu'on ne peut conseiller qu'à une certaine catégorie de personnes, les invétérés de l'arcade, les allergiques aux consoles (c'est-à-dire à ce game design qui leur est propre) et les gens peu regardants, bref, ceux qui d'une façon ou d'une autre sont réfractaires à la version NES. Mais peut-être est-ce tout simplement que dans leur hostilité, ils ont oublié de l'essayer... autrement, sûrement, ils l'auraient adoptée.

le 30 décembre 2016
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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