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Mega Drive Développeur: Sega Editeur: Sega
Genre: Action Joueurs: 1P Dates de sortie
1990 USA
1991 Europe 01.03.1991 Japon
atroce Difficulté:
74%Graphismes 79%Animation 80%Son 77%Jouabilité 80%Durée de vie 69%69%
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Célèbre, c'est vite dit. S'il n'y avait pas eu un film à gros budget en 1990, le nom de Dick Tracy, super flic de bande dessinée des années 30, ne dirait rien à personne en France et sans doute pas grand chose aux jeunes Américains non plus. Et puis évidemment, Sega n'en aurait pas fait un jeu vidéo. Vous pouvez être sûr que quand un jeu mettant en scène un héros d'avant les années 70 débarque sur le marché, c'est qu'un film vient de le remettre au goût du jour et non le jeu. Et ça, mesdames et messieurs, c'est l'une des tragédies des jeux vidéo que d'être un suiveur de tendances plutôt qu'un créateur. Quoiqu'il en soit, Dick Tracy est arrivé dans les salles un an après le Batman de Tim Burton, qui venait d'ouvrir la boîte de Pandore des super héros au cinéma, boîte qu'on essaye toujours de refermer depuis. Produit par Touchstones, une filiale de Disney, le film était réalisé par l'acteur devenu réalisateur Warren Beatty qui enfilait aussi l'imperméable jaune pour tenir le rôle principal. A ses côtés, on retrouvait d'autres grands noms d'Hollywood, la plupart sous d'épaisses couches de maquillage pour entrer dans la peau des gangsters: Al Pacino, Dustin Hoffman, Paul Sorvino, William Forsythe, James Caan et d'autres encore. Mais la plus grande star alors, c'était peut-être bien Madonna, à l'apogée de sa carrière musicale, qui jouait ici Breathless Mahoney, une chanteuse de cabaret dont Tracy tombe sous le charme. Dick Tracy fut un succès au box-office mais pas un triomphe comme Batman. Il faut dire qu'à tous points de vue, il était beaucoup moins bon. Une preuve comme une autre est que son adaptation en jeux vidéo ne déchaîna pas les passions, et ce fut Sega principalement qui hérita de la licence pour la transposer sur deux de ses consoles. Ils choisirent d'en faire un jeu d'action très porté sur les réflexes , juste assez fidèle au film pour faire le rapprochement avec celui-ci. On aurait pu croire qu'avec le succès de Michael Jackson's Moonwalker, l'idée d'avoir l'autre grande star de la pop dans un jeu leur serait venue, mais ce ne fut pas le cas, et, peut-être aussi à cause des royalties, Madonna est complètement absente de Dick Tracy sur Mega Drive, tout comme les chansons qu'elle a écrites. Désolé, vous ne pourrez pas commettre de massacre en écoutant Vogue ! Ce qui aura surtout séduit Sega dans le film ce sont les boss de la pègre au faciès difforme (voir supplément); le reste pourrait presque passer pour l'adaptation directe du comic strip. Le gameplay alterne plusieurs types d'action, quatre pour être exact: les séquences de tir sur deux plans, les autres aux poings, en voiture, et les combats de boss, qui se jouent comme les premières mais avec le dit boss faisant une partie de cache-cache en arrière plan jusqu'à sa mort. On alterne ces styles au long de dix-huit niveaux entrecoupés d'images cut-scenes (souvent les mêmes) et répartis en six stages, avec quand même une préférence pour la mitraillette dont les phases reviennent assez souvent. C'est qu'elles sont plus amusantes que le reste. Tracy marche généralement le long d'une rue, des ennemis arrivent des deux côtés, qu'il abat au revolver, ou au poing s'ils s'aventurent trop près, de la même manière que Shinobi sort son sabre quand les shurikens ne suffisent plus. Sur le trottoir d'en face, d'autres gangsters surgissent de derrière des portes, des murs, ou arrivent en courant et nous arrosent de plomb. En appuyant sur C au lieu de A, on empoigne la Tommy Gun, la bonne vieille mitraillette Thompson avec son réservoir en disque, et l'on fait feu vers le fond, en dirigeant le tir au lieu du personnage. Cela fonctionne assez bien, les impacts de balles ennemies sont représentés pour nous aider à nous repérer, et c'est amusant, surtout au début. Par la suite, devoir passé constamment du pistolet à la mitraillette, d'un plan horizontal à du "tir de fond", à tendance à devenir fastidieux. La difficulté surtout s'élève rapidement et l'une de ses exigences est de savoir donner la priorité de ses balles au bandit qui l'exige le plus. Mais ce n'est pas toujours facile de deviner qui du tireur qui nous fait face ou de celui qui nous canarde de l'autre côté va nous atteindre le premier. Alors on s'embrouille, on ne sait plus où se mettre parce qu'il n'y a pas de point mort et les balles arrivent partout à la fois, et l'on meurt, pas très glorieusement, comme un pauvre flic de la prohibition pris en embuscade. N'est pas untouchable qui veut. Comme presque toujours dans ces jeux d'action Sega 16 bits, la difficulté est ajustable, avec notamment un mode facile, mais les vies s'épuisent quand même vite, souvent enlevées par paire. Des niveaux bonus heureusement permettent d'empocher une pelettée de continus pourvu qu'on ait l'habileté de ne pas tirer sur les cibles en carton de civils. La rue est d'une linéarité décevante, quelques caisses à grimper et c'est tout. Il n'y a guère de surprises, d'effets chocs. Même si on peut en partie le casser (les vitres surtout), le décor est figé et les ennemis se contentent d'y circuler. Prenez les bandits qui sortent de la Rolls au premier niveau: sympathique comme idée, mais qui aurait grandement gagné si la voiture était arrivée avec une animation. C'est au fond un jeu très old school, prisonnier de l'immobilité de son décor, vestige 8 bits qui tient bon. Aussi nécessaire soit la diversité du gameplay en ces circonstances, elle n'apporte cependant pas vraiment de bonnes choses. Deux des trois séquences où Tracy se retrouve les poings nus sont parmi les plus horribles du jeu et soulignent à quel point sa jouabilité est impardonnable. Il n'y a quasiment pas de marge de manoeuvre, il faut procéder avec une précision chirurgicale, sans un pas de travers, ce qui amusera ceux qui jouent avec l'esprit de compétition mais pas les autres qui jouent pour le plaisir. Les poursuites en voiture sont dans la même veine quoique plus distrayantes. Le gameplay ne change pas énormément, on évolue toujours sur un seul plan en devant tirer dans les deux, mais cette fois-ci on est juché sur une voiture de service, qui est celle du film. D'autres automobiles, jamais plus de trois, arrivent de chaque côté et leurs tireurs nous mettent en joue depuis les portières. On peut éviter les balles en se perchant sur le toit quelques instants. Comme le reste, cela suit un déroulement très précis, presque une chorégraphie, qu'il faut suivre soigneusement. Dick Tracy est finalement plus intéressant dans la forme que dans le fond. Comparé aux deux autres super héros des débuts de la Mega Drive, Batman et Spider-Man, sortis respectivement avant et après lui, Dick Tracy s'en sort plutôt bien d'un point de vue technique. Graphiquement, il se situe entre les deux, Batman n'est pas bien joli mais a tout de même de meilleurs décors. Dès qu'il s'agit des sprites en revanche, et de ceux des ennemis en particulier, réalistes et bien animés, Tracy les enterre tous les deux. Les truands sont de vrais durs, trapus, serrés dans leurs costards; ils s'arrêtent tous les trois coups pour recharger leur revolver et font le guet les mains dans les poches quand rien ne les inquiète. Ce sont tous les mêmes dans des couleurs différentes, ce qui est la seule chose qu'on peut leur reprocher. C'est un peu pareil au niveau du son, Dick Tracy surpasse tranquillement Spider-Man et fait parfois mieux et parfois moins bien que Batman. Les bruitages sont nettement meilleurs; le côté jazz des musiques lui n'est pas très réussi. Certaines commencent mieux qu'elles ne se poursuivent, mais il y a quand même deux, trois très bonnes pistes (Car Chase et Alley/Sewer, avec son beat suave). On apprécie aussi le style des cut-scenes, qui reprend le design très ombragé des images qui servaient de promo au film en s'inspirant bien évidemment du coup de pinceau de la BD. Reste que dans son genre, Dick Tracy n'est pas un jeu d'action très amical. Il se présente comme un jeu de réflexes dont la difficulté, logiquement, va en s'accroissant mais en devenant rapidement insoutenable. Il faut aimer ce style en forme de carcan où il n'y a pas de place pour l'improvisation, pas plus que pour les surprises. Les ennemis, trop efficaces, se conduisent comme de véritables... bandits ! Dès qu'ils ont une chance de vous abattre, ils le font, et la jouabilité est de leur côté. On avance d'un pas, on flingue ou on se fait flinguer, et c'est comme ça jusqu'au dernier pas, dût-il nous conduire à Big Boy, Al Pacino dans son costume vert. Ces gangsters sont décidément trop habiles. La lutte contre le crime n'est pas de tout repos: parfois, comme ici, c'est moins une lutte qu'un suicide. le 20 septembre 2010 par sanjuro Jeu testé en version européenne
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