NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Z'avez pas vu la Terre ? C'est rond, c'est bleu, ça fait des pirouettes dans l'univers.

Cosmic Spacehead

Cosmic Spacehead

 

 Mega Drive

Développeur:
Supersonic

Editeur:
Codemasters
Genre:
Aventure / Plates-formes

Joueurs:
1P

Dates de sortie
11.1993 Europe
1993 USA
dur Difficulté:

90%Graphismes
75%Animation
86%Son
80%Jouabilité
78%Durée de vie

79%79%
Trucs et astuces

Cadres noirs:

Tous les niveaux de plates-formes se jouent dans des cadres noirs. Vous ne pouvez pas les retirer mais vous pouvez en changer la forme. Il suffit de sortir par où vous êtes venu et de réentrer.

Mots de passe:

Vous voulez voir les mots de passe de 1UP ? Eh bien cliquez ici, c'est magique.

Tous les codes suivants s'exécutent durant le bref écran titre :

Cinématique:

Appuyez sur A, B, C, A, Start, pour voir la seule cinématique du jeu.

Diaporama de Cosmic:

Appuyez sur A, B, C, A, B, C, Start, pour voir Cosmic's Slideshow, un court extrait de tous les écrans du jeu. Reset pour en sortir.

Mini-jeu de course:

Appuyez sur A, B, C, A, B, C, B, Start, pour disputer le mini-jeu de course.

Mini-jeu devinette:

Appuyez sur A, B, C, A, B, C, B, C, A, C, A, Start, pour jouer à deviner le code de l'usine.

Fin

Appuyez sur A, B, C, A, B, C, B, C, A, Start, pour voir la fin. Reset pour en sortir..

Le jeu est proposé en quatre langues, dont le français. Nous avons toutefois préféré le faire dans son anglais original, plus naturel et agréable. Cela s'applique aux photos d'écran.

Dans une précédente aventure, Cosmic, petit extra-terrestre hardi et sympathique, s'était écrasé sur notre mystérieuse planète, inconnue de son côté de l'univers. Il portait déjà son costume à cape de super-héros mais s'appelait alors Linus (encore du travail pour mon psy). Après quelques péripéties, il avait pu rentrer chez lui, sur sa planète Linoleum. Mais là-bas, un scepticisme blindé accueillit sa découverte : personne ne crut à son histoire. Des fariboles ! La Terre est un mythe. Elle n'existe pas.

Au nom de la race humaine, permettez-nous de nous indigner d'une telle fermeture d'esprit. Mais évidemment, les Linoléens n'ont que faire de l'indignation de ce qui n'existe pas. Il y a tout de même moyen d'aider ce pauvre Cosmic, ex-Linus. Car loin de perdre espoir, il est bien décidé à prouver l'existence de notre chère planète Terre. Son plan est d'y retourner et, tel un preux paparazzi déterminé à montrer que la star ne porte pas de culotte, de prendre quelques clichés révélateurs.

Malheureusement pour lui, Cosmic voit ses aspirations de vérité tempérées par un problème bien connu des Terriens : il n'a pas un sou en poche. Il n'a plus non plus de voiture spatiale, qu'il a perdue dans le jeu précédent. De l'argent, un vaisseau et un appareil photo, voici donc ce qu'il lui faut pour mener à bien sa quête. Et les seuls capables de l'aider sont ceux-là mêmes dont il doit prouver l'existence. Philosophique, vous ne trouvez pas ?

Les Contes du Père Lucas

Linus vient de cette bonne vieille NES. Vous aurez cependant du mal à trouver ses jeux, car aucun d'eux n'a été distribué officiellement. Avant la Super Nintendo, ces chenapans de Codemasters faisaient éditer leurs créations sur des cartouches de leur cru, sans l'aval des fabricants. La première aventure, Linus Spacehead, est serrée avec trois autres sardines dans la cartouche Super Adventure Quests*. La seconde, Cosmic Crusade, est une cartouche pour le Aladdin Deck Enhancer, un périphérique à distribution assez limitée. Quant à cette version Mega Drive, elle est simplement le sémillant remake 16 bits du second épisode, réalisé par Supersonic, une filiale de Codemasters.

* en PAL, ou Quattro Adventure aux Etats-Unis

Au départ, Spacehead était un jeu d'aventure et de plates-formes inspiré par la série des Dizzy, l'oeuf explorateur. Il est ensuite devenu un jeu d'aventure au curseur, qui ont fait les beaux jours de Lucasarts sur micro-ordinateurs, mais sans pour autant renier son amour de la plate-forme. Cette adaptation Mega Drive conserve le même gameplay, le relief en plus. La flèche du curseur sélectionne actions et objets dans un menu qui occupe un tiers de l'écran, puis on indique à Cosmic où et quoi faire à l'image. Pour le déplacer, on clique là où on veut qu'il aille. C'est comme dans Maniac Mansion et Monkey Island.

Toutefois, une originalité bien à lui le démarque de ces classiques. Un lieu ne fait jamais plus d'un ou deux écrans de long, mais tous sont séparés les uns des autres par de courts niveaux de plate-forme. Le gameplay y est dépouillé mais pas banal. Cosmic n'a aucun moyen de défense ou d'attaque, il lui faut simplement éviter tous les ennemis. C'est l'apôtre de la non-violence, même Jésus veut son autographe. On peut en revanche y mourir, et c'est pourquoi on collecte des bonbons qui rapportent des vies. Mais surtout, une fois parvenu au bout, le niveau se volatilise ! On n'a plus à le refaire.

Et on est bien content ! Les retraverser lors de nos recher­ches aurait été excessivement pénible, ils ne sont pas foli­chons et certains sont assez galère, même rien qu'une fois. Et puis on court quand même le risque de les refaire, à cause de la sauvegarde par mots de passe, qui sert aussi de point de reprise. Le mot de passe est un objet à récupérer dans quelques endroits précis. Au moment où on le ramasse la partie est enregistrée dedans. C'est-à-dire que si l'on n'a pas franchi tel ou tel passage à ce moment, il faudra le refaire à chaque continu.

La Linoventura

L'aventure de Cosmic commence devant le bureau de poste. Ca non plus c'est pas banal. Malheureusement, Old Lino Town n'a rien d'autre à offrir que cette place de départ. Les autres villes ne sont pas mieux fournies. L'ouest nous conduit à Cap Carnival, un cul-de-sac privilégié, l'est à Dodgey City, mais la route est barrée par un monstre. Au sud, on entre en terre étrangère et il nous faudra un passeport. Mais il faudra surtout remuer ciel et terre pour trouver un moyen d'atteindre l'île de Linograd, puis le passage plus loin à l'est vers Linoville. Et au-delà ? Mystère.

Mais retenez votre imagination : malgré ses allures interplané­taires, Cosmic Spacehead n'est pas une épopée homérique. Ses phases de plates-formes épaississent une aventure aux dimensions modestes. Sans elles, elle paraîtrait sans doute bien courte. Il tient sur NES après tout — mais Maniac Mansion aussi. Il serait mieux décrit comme une version junior de ces jeux Lucasarts qui lui servent à demi d'inspiration.

Ce n'est pas juste parce que notre quête est assez brève et qu'elle s'achève quand on commence à s'y laisser prendre, le déroulement est aussi en cause. On dispose de peu de commandes, seulement 5 verbes : regarder, prendre, parler, donner, utiliser; et les deux derniers pourraient n'en faire qu'un. Au début, il y a peu d'endroits où notre curseur réagit, des zones réactives de l'image où appliquer ces verbes. On se dit que ça va s'améliorer par la suite... Mais ça ne s'améliore pas, ça empire. Bien avant d'atteindre la fin, on se retrouve dans des lieux où il n'y a pas plus de deux ou trois choses à cliquer, parfois même aucune !

Dodgey City est un bon exemple. Sous la lumière des réverbères, des ruelles étroites et des ombres fuyantes peignent une atmosphère inquiétante. Sauf qu'en réalité il n'y a rien à voir. Trop souvent le jeu d'aventure Lucasarts se change en jeu d'aventure pour enfants, avec un minimum de possibilités. L'aventurier va se recoucher; on fait davantage appel au gamin sautillant qu'à lui.

Les Codemasters, sans doute trop occupés à coder, n'ont pas l'air de se rendre compte du blues de l'aventurier. Cette envie de diversifier le gameplay les reprend, alors les voilà qui rajoutent un troisième genre, les mini-jeux. Il y a d'abord le Pie Slap, un duel à deux joueurs accessible dès l'écran titre. Deux jouets robots dans une arène se tirent dessus à coups de balle-tartes bourre-pifs. C'est gentillet. Durant l'aventure, on dispute aussi une sorte de Super Off-Road sur terrain plat, et l'usine, dans la seconde partie, propose de petites idées divergentes mais moins ambitieuses.

British Steel, British Cool

A cause du manque de possibilités, l'aventure n'est pas bien compliquée. On est le plus souvent bloqué par une faute bénigne, pour s'être servi du mauvais verbe ou pour un point obscur de la jouabilité, notamment avec les téléporteurs (dont on se passerait bien vu la durée de leur animation). Le gros de la difficulté réside dans les plates-formes, et elles, au contraire de l'aventure, ne s'amollissent jamais. L'épreuve finale, assez longue, n'est même que ça, avec un peu de réflexion pour lier l'ensemble. Mais pendant ce temps, l'aventurier, lui, est sorti de son lit de paille, a pris son baluchon et est parti voir ailleurs.

Malgré leur omniprésence, les plates-formes sont loin d'être irréprochables. Le saut de Cosmic est misérable, il atteint tout juste sa propre hauteur. Les passages au-dessus du vide se jouent alors de manière très serrée, et deviennent de plus en plus techniques, pour éviter des ennemis à la trajectoire libérale. C'est de la plate-forme qui oublie d'être amusante. Comme souvent chez nos amis d'outre-Manche, ils pensent que pour distraire, il suffit juste de donner du challenge. Plus c'est dur, plus c'est fun, croient-ils, sans chercher plus loin.

Ils se rattrapent avec l'esthétique. Cosmic Spacehead accro­che tout de suite l'oeil. Il a des graphismes osés pour un jeu vidéo. Si la plate-forme a des décors qui lorgnent de temps à autre vers le surréalisme, ceux de la partie aventure, avec leurs angles tordus et leurs lignes extrêmes rappellent les arrière-plans abstraits de dessins animés des années 50 et 60, Warner Bros, Mirisch, Hanna-Barbera et d'autres, revisités à la mode contemporaine. Forcément, ça interpelle, et peut même séduire.

La musique n'a pas de références aussi prestigieuses. Elle a un peu de mal à se décider, entre des airs assez doux et jolis, comme dans l'intro et les tunnels de fin, et le beat lourdement techno par lequel démarre l'aventure. A vrai dire, c'est le pire morceau de tous, et il n'est donc pas aussi représentatif de la bande son qu'on pourrait le croire. Mais le fait est qu'on l'entend souvent. Si l'on omet cette fausse note, le compo­siteur a bien travaillé, les musiques sont plaisantes et surtout très nombreuses : chaque environnement a la sienne.

La Terre ne Porte pas de Culotte

Pour avoir fait fabriquer ses propres cartouches, Codemasters devait être une compagnie ambitieuse à cette époque. On en voit la preuve dans Cosmic Spacehead, qui mélange les genres, à la fois aventure au curseur et action plates-formes avec quelques mini-jeux. Je ne suis pas sûr qu'il y en ait d'autre comme lui. Mais leur ambition peut paraître mal placée, car aucun des trois genres présents n'est abouti. L'aventure manque de corps et de longévité, l'action est sèche et restrictive, et les mini-jeux sont insignifiants par leur nombre.

Ce sont eux aussi qui avaient casé quatre jeux sur une cartouche NES. C'est ironique, mais Codemasters semble avoir l'ambition de la petitesse. Plutôt que de rêver un grand jeu, ils en font des petits qu'ils groupent ensemble. C'est ce qui arrive à Cosmic. Mais une bonne aventure a besoin d'enver­gure pour marquer les esprits. A trop vouloir diversifier le gameplay, Codemasters perd son public et se perd avec. Quel que soit votre genre de prédilection, vous serez forcément un peu déçu qu'il ne soit pas mieux représenté.

Mais si la déception reste petite comme la vision de Codemasters, c'est que Cosmic Spacehead est tout de même joliment fait. La réalisation est soignée, simple mais agréable, le graphisme stylé et audacieux, même si un peu vide, la musique détendue, mélange improbable de techno et d'easy-listening. On explore et on saute sans passion mais sans déplaisir non plus. Et cela, c'est grâce à cette sympathique planète et son gentil bonhomme de Cosmic, avec sa tête retroussée comme du dentifrice. C'est un héros que l'on aurait bien aimé croiser de nouveau, dans une aventure plus large, sur Terre ou dans l'espace.

Malheureusement, Codemasters n'avait que faire du plus grand et on ne revit jamais Cosmic. Ce qu'ils voulaient, c'était encore du plus petit, toujours du plus petit. Ils finirent par trouver exactement ce qu'ils cherchaient, une nouvelle série de jeux portant le nom d'une ligne de jouets, les Micro Machines ! Mais à leur corps défendant, celle-là fut un grand succès.

le 3 août 2022
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
Boîte du jeu
Version européenne



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 320x224
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15
16 | 17 | 18 | 19 | 20
21 | 22 | 23 | 24 | 25
26 | 27 | 28 | 29 | 30
31 | 32 | 33 | 34 | 35
36 | 37 | 38 | 39 | 40
41 | 42 | 43 | 44 | 45


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com