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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO FAMICOM (8-bit)


Voici Altered Beast sur NES. Mais si, mais si.

Jūōki

Jūōki

獣王記 (Chroniques de la Bête Roi)
 

 Famicom

Concepteur:
Sega

Développeur:
Asmik

Editeur:
Asmik
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
20.07.1990 Japon
dur Difficulté:

61%Graphismes
65%Animation
64%Son
59%Jouabilité
67%Durée de vie

63%63%
Trucs et astuces

Choix du niveau:

Il existe deux méthodes pour choisir son niveau.

Au game over, attendez que l'écran des continus se fige, puis appuyez sur Select autant de fois que vous voulez avancer de niveaux. Par exemple, si, étant mort au niveau 1, vous appuyez quatre fois, vous choisirez le niveau 5.

La seconde façon se fait à l'écran titre. Tenez enfoncé Bas de la croix de direction et faites Reset. L'écran titre dira maintenant FREE PLAY. Employez la même méthode que précédemment : en pressant une fois Select, vous aurez sélectionné le niveau 2, etc.

Sound Test:

A l'écran titre, tenez Bas enfoncé puis Reset comme précédemment pour aller en FREE PLAY. Maintenant, tenez enfoncé Haut puis appuyez sur Start, SOUND SELECT apparaîtra. Vous ne pouvez pas voir les pistes. On en change avec Haut ou Bas, on en écoute une avec B et on l'arrête avec A.

Seconde quête:

Après avoir fini le jeu, au logo d'Asmik, attendez vingt secondes puis appuyez sur Start. Vous serez ramené au titre; remarquez qu'il est désormais vert au lieu de rouge. Cela veut dire que vous êtes dans la seconde quête, plus difficile.

La journée d'Alexandre Lenfant avait bien commencé. Il avait avalé son gâteau de riz préféré avant d'aller faire un tour sur sa petite moto. Le vent agitait ses oreilles et cela faisait travailler son cerveau. Il s'était rappelé de renouveler sa candidature au FLMS, de muscler ses doigts, surtout en ciseaux, puis il avait songé à sa bourse bien remplie, qui lui permettrait bientôt d'acheter un hélicoptère (à pédales).

Après avoir passé un coup de fil à son frère pour s'assurer que personne ne l'avait kidnappé récemment (dommage), il s'était installé devant son ordinateur pour surfer sur un site qu'il visitait chaque jour, mais en cachette — c'était 1UP. Il aimait surtout lire les tests de jeux Sega bien notés et laisser quelques messages pertinents dans le Salon Rétro ( « Nintendo, c'est pour les bébés », « Zelda a des poils sous les bras » et « Mario, gros lardon » ).

Il se disait avec mélancolie que le test de cette ânerie puérile de Waku Waku Ski serait encore probablement à l'affiche. Ca faisait plus de quatre mois qu'il y était. Quel feignant ce sanjuro.

Mais il avait tort. Oui, sanjuro était bien un fainéant, mais non, le jeu de ski n'était plus à l'affiche. Il découvrit, d'abord avec plaisir, que c'était l'indémodable classique de Sega, Altered Beast, qui avait pris sa place. Pourtant, en dessous était inscrit un incongru « Famicom ». Un regard sur son calendrier lui confirma qu'on n'était pas le premier avril. Ce sanjuro était non seulement feignant mais distrait, il s'était trompé de console. Soupirant devant une telle maladresse, Alexandre cliqua sur le lien menant au test. Peu après, un long hurlement retentit dans la maison.

Quand Alexandre se réveilla, il était à l'hôpital. L'infirmière lui apprit qu'il avait rompu deux ou trois anévrismes avec ses infarctus. Il se rappela bien vite la cause de son évanouissement : Altered Beast sur la Famicom de Nintendo — la NES, quoi ! Il avait dû rêver. Il pria l'infirmière de vérifier. Celle-ci, qui connaissait bien 1UP pour avoir posé dans une photo d'écran osée il y a quelques années, alla voir le test. Non, dit-elle, un peu surprise elle-même, ce n'est pas une blaque, ce n'est pas une erreur, ce n'est pas un faux, c'est bien réel.

Aussi calme que s'il sortait du château de Radaxian, Alexandre se leva et, s'effondrant noblement sur le carreau, se mit à hurler et à pleurnicher en tapant des poings et des pieds : « Noooon ! Nooooon ! C'est pas possible, ils mentent, ils mentent, ils ont pas le droit de faire ça !! »

1UP Dit Vrai

Ca pourrait passer pour un canular, mais Altered Beast, titre emblématique de la Mega Drive, livré avec la console en France et ailleurs, existe bien sur la Famicom de Nintendo. Sous son nom original de Jūōki, il est sorti en 1990, deux ans après la version Mega Drive et un an après celle de la Master System. C'est le dernier des jeux Sega qui sera adapté dessus. Mais que Alexandre se rassure, ce ne sont évidemment pas leurs équipes qui l'ont programmé. Asmik a acquis la licence et la petite équipe d'Interlink s'en serait chargée. Le résultat est...

« Nul !! Nul !! NUL !!! C'est un faux, c'est de la m... »

Chut, Alexandre ! Laisse-moi parler. Je disais que le résultat est assez proche de ce qu'on pouvait attendre de la transposition d'un jeu 16 bits sur Famicom, mais une Famicom en petite forme. En 1990, la NES a la panse bien remplie de jeux et se trouve à la transition où, inspirée par sa grande soeur, son graphisme va faire un bond pour se parfaire. Dans Altered Beast, on n'en est pas encore là.

Ce qui blesse tout de suite les yeux est la barre d'affichage qui mange un tiers de l'image. Ce n'est plus une barre d'ailleurs, c'est un bloc, c'est un frontispice ! On se croirait dans Heroes of the Lance. Pas fou, Asmik se garde bien de la montrer dans les photos au dos de la boîte ! Encore plus vexant, ce bloc ne contient rien d'intéressant, pas même de score, qui a tout bonnement été supprimé. Le score dans Altered Beast avait un intérêt limité, mais quand même...

Vous pouvez dire adieu aux grands sprites, aux scénettes de transformation et au mode deux joueurs. Mais par contre, vous pouvez saluer l'arrivée de trois niveaux inédits, d'autant de transformations et d'encore plus de boss. De l'intro, il ne reste plus que les gros yeux qui roulent — fort réduits, comme tout le reste de l'image. Cette nouvelle échelle a quand même l'avantage d'élargir notre champ de vision et d'action. Les parcours, toujours en scrolling ponctué d'arrêts, sont aussi courts que sur Mega Drive.

Curieusement, l'adaptation du graphisme déjà existant semble avoir posé plus de problèmes à Asmik que la création du nouveau. Avec ses couleurs cadavériques, le cimetière de départ pourrait venir du Game Boy. On ne peut pourtant pas dire que Altered Beast était à la base un beau jeu. Mais préserver son aspect grotesque et savamment kitsch demande peut-être un grand effort de retenue.

« Salaud... Parler comme ça du second plus beau jeu au monde (le premier est The Enchanted Castle, les amis). »

L'histoire, elle, n'a guère changé. On affronte toujours un chauve avec une face en casse-noisette, qui ressemble un peu au petit vieux dans Benny Hill, mais devenu très méchant. Vous n'incarnez pas Benny Hill, comme on pourrait le croire, mais un puissant guerrier emprisonné par Zeus dans les temps anciens et libéré pour lutter contre l'être malveillant qui a kidnappé sa fille Athéna.

En ramassant deux sphères, on développe sa musculature comme un certain Autrichien ("moah za m'a bris zing ans bour affoir ce gorps"), puis à la troisième, on se transforme en bête anthropomorphe dotée de deux attaques généralement puissantes, capables de pulvériser les ennemis à distance ou de les broyer en un coup. La bête est différente à chaque niveau, c'est ce qui fait le charme mais aussi le supplice d'Altered Beast : à chaque fois, il faut tout recommencer, et parfois, comme dans le nouveau niveau 5, la dernière sphère arrive si tard qu'on ne peut profiter de la transformation que pour le boss.

Cependant, le système est le même que sur Mega Drive : peu après la troisième sphère, le chauve se présente emmailloté dans sa toge. Si on est en bête, il invoque le boss; autrement le niveau continue pour nous permettre de ramasser des sphères jusqu'à la prochaine rencontre. Ici, il y a une différence bienvenue sur Famicom, à laquelle Sega aurait pu penser : chaque sphère recueillie après la transformation redonne un point de vie. La version d'Asmik est plus clémente : on démarre le niveau avec une barre neuve et on possède aussi deux continus, là où Sega ne donnait rien d'autre que nos vies de départ.

Mais, chose curieuse, il reste bien difficile. Les niveaux additionnels en sont bien sûr la cause, mais il y a une autre raison, moins flatteuse. C'est la jouabilité, et un test de collision épouvantable. Au sol, il faut laisser une bonne marge entre les ennemis et nous pour ne pas être touché, alors qu'en l'air, c'est l'inverse, on ne semble jamais assez près d'eux pour les atteindre. A l'écran, cela donne : des monstres qui explosent alors qu'on tapait dans le vide, d'autres qui nous passent bien au-dessus de la tête et nous atteignent, des coups de pied qui traversent les corps mais ne leur font rien.

« Haha ! Je ris. Bien fait. Ca t'apprendra. On ne critique pas Maître Sega. »

La plate-forme dans Altered Beast est discrète, mais le peu qu'il y a est rendu ardu, ainsi que les combats semi-aériens, par le double saut, deux pressions successives sur le haut de la croix. Il monte jusqu'au sommet de l'écran mais n'a aucune envergure horizontale. Bien s'en servir ne vient pas tout seul et cela peut valoir à l'ours quelques chutes désagréables au niveau 4.

Hé oui, nounours est de retour ! Ce mirliflore prend toujours la pose jambe en avant et pied en pointe comme Cendrillon. Il n'est plus brun, ni bleu, mais vert fluo. Ses déhanchements impudiques produisent maintenant un vrai tir. Toutes les bêtes font moins balèzes mais n'ont pas beaucoup changé. Les trois nouvelles sont d'un intérêt variable. La plus audacieuse est le requin et son niveau évidemment aquatique, gardé par le Kraken. Cette fois, c'est Asmik qui devance Sega et son Ecco.

Les ébats de la bête sont marqués par une musique rythmique qui était cool sur Mega Drive et qui l'est encore plus sur Famicom. Jugez par vous-mêmes, ci-dessous ! Autrement, il n'y a rien de vraiment remarquable dans les compositions, et certainement plus aucune digit vocale. Le nouveau niveau 2 est assez joli, un chemin traversant une plaine la nuit, mais il est peut-être justement trop joli pour Altered Beast. En revanche, Asmik a doté son jeu d'une vraie fin comme on en voyait sur NES, ce qui fait honte à Sega, qui se donnait rarement cette peine.

The Beast : Mega Drive par NAV

The Beast : Famicom par K. Eno et M. Kamijima

« La première, c'est la meilleure. Faut être sourd pour dire le contraire. L'autre me fait mal aux oreilles. »

Ils ont amélioré d'autres choses, rectifié des choix, ici et là, qui dans l'original sur Mega Drive pouvaient presque passer pour des bugs. Des exemples : la technique expéditive pour venir à bout de certains boss ne fonctionne plus, la paralysie qui nous rendait vulnérable aux ennemis durant la transformation est corrigée par un gel d'image et la musique n'est plus remise à zéro.

Mais sur Famicom, Altered Beast a aussi pas mal de nouveaux défauts. Le pire de tous étant la programmation des collisions. D'ailleurs, il n'y avait qu'un programmeur, qui ne devait pas être bien expérimenté. C'est le seul poste qui n'était occupé que par une personne et je crois que tout le problème vient de là. Ces collisions catastrophiques alourdissent la jouabilité et accroissent la difficulté. On accroche et on trébuche trop souvent.

« Je vous avais bien dit que c'était nul. »

Néanmoins...

« Il n'y a rien de plus à dire. »

Il faut avouer...

« N'avoue rien. Tais-toi. »

Il faut avouer que ce nouvel Altered Beast, même s'il perd presque tout ce qui faisait de l'original un classique, est loin d'être franchement désagréable. Les affres de la jouabilité sont paliées par une plus grande générosité que dans les versions Sega, qui assure en même temps un challenge équilibré. Les nouveautés, quoique pas toujours très inspirées, sont les bienvenues, mais il y a surtout une importante leçon à en tirer, un enseignement qu'un petit éditeur comme Asmik peut donner au grand éditeur Sega.

Cette leçon, la voici : pour faire un bon jeu console, il ne suffit pas d'adapter ses jeux d'arcade tels quels (surtout quand ils ne comportent que 5 brefs niveaux), il faut les peaufiner et les étoffer pour les rendre dignes de leurs nouveaux supports. C'est ce que Asmik aura tenté de faire, pas toujours avec succès, mais c'est l'intention qui compte. Sega, élève doué mais réfractaire, n'aura jamais vraiment retenu cette leçon, et quand les bornes d'arcade auront commencé à perdre leur popularité, on sait ce qu'il lui sera arrivé.

Pour finir, je laisse la parole à Alexandre, qui tient absolument à vous dire quelque chose.

La Parole à Alexandre

« Oui, c'est moi qui parle maintenant !! Finies les bêtises. Alors, vous l'avez compris, ce jeu est nul. Sans intérêt aucun. Zéro pointé. Ce n'est pas le vrai Altered Beast. Ne l'achetez surtout pas. Si on vous le donne, mettez-y le feu puis faites pipi dessus pour ne pas brûler votre maison, mais surtout n'y jouez pas. Le vrai n'existe que sur la Mega Drive et ma très chère Master System. Je ne sais pas pourquoi Papa Sega nous a fait cette mauvaise farce. La seule consolation est que ça n'est arrivé qu'une seule fois. »

Alexandre, tu n'as pas l'air d'avoir remarqué, mais... au premier paragraphe, j'ai écrit : « C'est le dernier des jeux Sega qui sera adapté dessus. »

« Le premier et dernier ! »

Eh non ! Le premier est Adventure Island, c'est-à-dire Wonder Boy. Mais c'est un cas particulier puisque ce n'est pas une création Sega à la base. Après, entre 87 et 89, il y a eu Alien Syndrome, les deux Fantasy Zone, Space Harrier et After Burner.

« Ggghh. Sur Fafa... Sur Fafami... ? »

Sur la Famicom de Nintendo, oui ! C'est fou, hein ?

« Sur la Fafanini... Sur la Ninifafa... GGGHGAHGHGHG !! »

Alexandre, ça ne va pas ? Oh, et tu ne sais pas, il y a encore plus fort !

« GGNIII GUIGUIGAGAAH ? »

Il y a même un jeu Sega qui a été adapté sur Super Famicom ! Si, si. Devine ! Il s'agit de...

« GAGAHGUIGUIHGAH !!! »

Oh ! Vite, infirmière, je crois que Monsieur Lenfant refait une crise ou un malaise.

« MOUUU-IN !! C'EST PAS JUSTE !
PAPA SEGA, POURQUOI TU NOUS AS FAIT CA ?! »

le 7 juillet 2023
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
ASM-9J

Fini 1ère quête

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