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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO FAMICOM (8-bit)


Avant F-Zero, Nintendo s'était essayé à la F-1.

F1 Race

F1 Race

F1 レース
 

 Famicom

Développeur:
Nintendo

Editeur:
Nintendo
Genre:
Course

Joueurs:
1P

Dates de sortie
02.11.1984 Japon
très dur Difficulté:

32%Graphismes
62%Animation
54%Son
75%Jouabilité
57%Durée de vie

45%45%
Trucs et astuces

Turbo:

Sur le circuit oval, le tout premier, essayez d'aller le plus vite possible pour dépasser 415 km/h, ce qui vous obligera sans doute à exploser. Ce n'est pas facile mais si vous y parvenez, vous activerez le mode turbo et votre voiture disposera désormais d'une excellente adhésion et d'une super accélération qui atteint 496km/h ! Frissons garantis ! Malheureusement, cela ne dure que jusqu'au game over.

Voici un jeu auquel vous n'aurez sans doute jamais joué car il n'est sorti qu'au Japon mais qui a pourtant des chances de remuer des souvenirs. Pour nous autres Occidentaux en effet, pas question d'un F-1 Race sur NES, ce qui n'empêche pas son nom d'être bien connu de toute une génération de joueurs, la génération Game Boy. Eh oui, F-1 Race, c'est aussi un fameux hit en noir et blanc sur l'écran diminutif de la portable légendaire de Nintendo. En plus d'être un fantastique jeu de course, intuitif et rapide, F-1 Race sur Game Boy fut la première cartouche à se servir de la connexion quatre joueurs par l'intermédiaire d'un boîtier et de cables.

Mais c'est six ans auparavant, sur Famicom et tout seul, que le joueur japonais avait découvert F-1 Race, un clone de Pole Position qui eut sa part dans le succès monstre de la console. Simple et dépouillé, il n'en avait pas moins conquis les joueurs et s'écoula dans sa carrière à plus d'un million et demi d'exemplaires, chiffre vertigineux pour l'époque que même The Legend of Zelda ne parviendra pas à dépasser, tout juste à égaler. Nous étions alors en 1984, la Famicom avait à peine plus d'un an. Nous qui connaissons son futur savons à quel point F-1 Race fait pâle figure dans sa ludothèque, mais pour les enfants et tous les autres joueurs d'alors, le jeu fit certainement l'effet d'une bombe.

Il était évidemment le tout premier jeu de course de la console, et sans doute aussi l'une des toutes premières occasions d'être au volant d'une voiture chez soi, devant l'écran de télévision. C'est assez pour expliquer son million et demi de ventes. Car on ne peut pas dire qu'au-delà de ces innovations il lui reste grand chose pour contenter le joueur moderne, pas même le retrogamer féru de classiques Nintendo. Le principe n'est guère plus évolué que l'ancêtre Pole Position, qui avait vu le jour en 1982 sous la houlette de Namco; il y a juste plus de circuits, ou, pour être précis, plus de tracés, puisque les décors eux ne changent pas. Nintendo se contente d'en altérer semi-aléatoirement les couleurs pour donner la médiocre illusion du désert, de la nuit, du crépuscule, etc.

La course consiste à effectuer deux tours de piste dans le temps imparti, quelques dizaines de secondes qui se renouvellent après le premier tour. Si c'est loin d'être facile, c'est parce que la formule 1 qu'on pilote fonctionne non pas à l'essence mais à la nitroglycérine. C'est en tous cas ce que l'on serait tenté d'en déduire au vu de l'explosion qui a lieu dès qu'on entre en contact avec le plus petit panneau ou l'une des nombreuses voitures qui lambinent sur la piste. On se relève de ces explosions, ce n'est pas la fin de tout, pas encore. C'est sur la durée que ce contretemps se montrera fatidique ou non.

La maniabilité n'est pas mauvaise mais elle favorise ce genre d'accidents. Ces autres voitures, qui ne sont là que pour nous faire exploser puisqu'il n'y a aucun classement, encombrent les virages avec une persistance maniaque. Les éviter sans perdre de vitesse est souvent impossible, et perdre de la vitesse c'est perdre du temps, moyen sûr et tranquille d'arriver à l'irrémédiable game over. Pourtant, ralentir brusquement en lâchant la manette des gaz est efficace et permet de repartir assez vite; cela marche mieux que le frein qui produit des résultats bizarres, mal contrôlés. On dispose de deux vitesses, Low et Hi, que l'on passe avec les directions haut et bas, système propre aux jeux F-1 Race. Une fois en seconde cependant, mieux vaut ne pas en redescendre.

Dans tous les cas, ce n'est pas le genre de compétition dans laquelle on progresse avec insouciance. Il y a trois modes de jeu, des skill levels de cinq courses chacun mais dont les deux premières correspondent aux deux dernières du mode précédent. Et la difficulté monte rapidement ! La cinquième course du level 3 semble inaccessible, l'avant-dernière ayant toujours trop peu de temps. Peut-être le turbo, dont nous expliquons le secret dans la colonne trucs et astuces, est la solution à ce problème ? La conclusion des deux précédents modes nous éclaire de toute façon suffisamment: il n'y a pas de fin. A la dernière course, au lieu des deux tours habituels, on en fait jusqu'à ce que mort s'ensuive ! F-1 Death Race ! La qualité principale de ce vétéran des routes c'est d'être somme toute jouable et rapide. Mais la rapidité se fait au détriment de l'affichage, F-1 Race souffrant en effet d'un curieux bug où les bords de la piste sont comme raturés dès que la rectitude de celle-ci est compromise par une courbe.

Le plus moderne, au moins dans le design, c'est finalement le tableau de bord au sommet de l'écran. Clair, utile, il entreprend également de calculer le score en fonction de la distance parcourue. Car en l'absence de chronométrage et de temps records, c'est lui qui, timidement, tient le poste de directeur de la motivation. Les bruitages quant à eux doivent suppléer la musique, et ils y arrivent assez bien, les crissements de pneus, les voitures dépassées et le hululement crescendo du moteur, dont la différence d'intensité est encore perceptible de 350 à 400 km/h, sont convainquants compte tenu de l'âge de la machine.

Médiocre ou pas, on pourrait se demander pourquoi le jeu n'est pas sorti sur nos NES françaises. On a bien eu droit, après tout, aux vieux Donkey Kong et à Golf, Tennis, Soccer, tous ces jeux tenant, comme F-1 Race, sur une minuscule cartouche de 25 kilobytes (le texte seul du test de Vampire Killer prend plus de place que ca !). C'est sans doute parce qu'il n'est jamais sorti aux Etats-Unis, la F-1 là-bas y étant aussi populaire que les 2CV. Comme en Europe au début nous nous contentions de reproduire le carnet de sorties américain, F-1 Race ne devait logiquement jamais voir le jour. Mais ce n'est pas une grande perte. F-1 Race est un jeu qu'il est bon de connaître pour sa culture vidéoludique plutôt que pour son plaisir personnel. On préférera, et de loin, rejouer à la version portable ou, sur NES, au très bon Turbo Racing de Data East. Pour reprendre une formule complètement passée de mode mais toujours aussi éloquente: je n'échangerai pas mon baril de F-1 Race Game Boy contre deux barils de F-1 Race Famicom !

le 27 novembre 2009
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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